La vieille réserve (the old res) : mon endroit préféré de la ville de Cobar pour admirer les couchers et levers de soleil en compagnie de kangourous et d’émeus. Tout est calme, loin de toutes distractions. Il y a seulement moi, mon appareil photo et le chant des oiseaux berçant mes pensées.
Une journée relaxante
J’aime aller m’y promener les jours où je ne travaille pas et lorsqu’il ne fait pas trop chaud. Le silence y est apaisant. Le paysage y est conciliateur. Sans avoir fait 10 pas hors de la ville, on se retrouve plongé dans le bush australien. Sa terre rouge, ses eucalyptus immenses, son soleil brûlant. Néanmoins, je ne vois aucun kangourou la journée, car ces derniers se réfugient à l’ombre d’un buisson pour se protéger de la chaleur. Ils se nourrissent essentiellement le soir et la nuit et se prélassent la journée. Cependant, j’aime ce paysage désertique et bucolique me permettant de m’échapper de la réalité durant un instant.
Un lever de soleil magique
Se lever le matin pour regarder le lever de soleil est un instant hors du temps. J’aime et je chéris ces moments dans le silence le plus total avant que la vie diurne reprenne son cours. J’ai alors réglé mon alarme pour 5 h du matin dans l’idée de prendre la voiture de Sharon pour me rendre à la vieille réserve étant donné qu’il y a 1 h de marche et que le soleil se lève vers 6 h. Alors que je m’apprêtais à sortir la voiture de la cour, j’ai remarqué qu’un 4×4 était garé juste devant le portail. Je ne pouvais donc pas sortir la voiture. J’ai honnêtement pensé à aller me recoucher aussitôt. L’idée de faire 1 h de marche à 5 h 30 du matin dans l’incertitude d’arriver à temps pour le lever de soleil ne m’enchantait pas tellement. Malgré tout, grâce à un énorme élan de motivation, je pris mon sac à dos et une bouteille d’eau et j’entrepris mon excursion.
Finalement, j’ai appris une leçon des plus importantes : laisser la place aux imprévus. En allant voir se lever de soleil à pied, j’ai vu plus de kangourous que je n’en ai jamais vus dans ma vie. Alors que la nuit berçait encore le bush australien, ils se baladaient tranquillement et profitaient de la fraicheur matinale avant de disparaitre pour la journée. C’était merveilleux. Si j’avais pris la voiture, le moteur les aurait fait fuir sans même avoir le temps de les apercevoir. Note à moi-même : ne plus maugréer dès que les choses ne se passent pas comme prévu.
Un coucher de soleil apaisant
Le soir même, j’ai décidé de me faire une salade riz-thon-huile d’olive comme ma maman avait l’habitude de faire quand on partait en balade en montagne et je suis retournée à la vieille réserve. Cette fois, j’ai pu prendre la voiture ! Malgré le fait que je n’ai pas vu autant de kangourous que le matin, j’ai eu la chance de voir un émeu venant s’abreuver. Peut-être habitué à voir des humains dans cette zone ou totalement téméraire, il ne m’a pas fui alors que je m’approchais lentement. Il m’observait lui aussi. Quand il eut fini de boire, il s’en alla tranquillement dans le bush. Puis, j’aperçus un chemin mystérieux qui s’enfonçait dans les buissons. Je l’empruntai pour voir ce qu’il dissimulait et je suis tombée nez à nez avec cet émeu. Tous les deux surpris, on n’en laissa rien paraître. Je pris quelques clichés de cet immense oiseau que j’aime tant et nous sommes partis chacun de notre côté.
Des rires magiques
Alors que je venais profiter de la fraicheur de la nuit tombante, j’aperçus des enfants se roulant dans l’eau boueuse de la vieille réserve. Leurs vêtements avaient pris la couleur de la terre rouge. Leurs cheveux n’étaient que gadoue. Leurs rires joyeux résonnaient dans l’atmosphère. À cet instant, ils étaient heureux et rien d’autre ne comptait. Je me suis sentie heureuse dans leur bonheur.
The devil rock
The devil rock (le rocher du diable) se trouve juste à côté de la vieille réserve. C’est ici que le peuple aborigène Ngemba effectuait ses rites cérémoniels jusque dans les années 1840. Il est plus tard soi-disant devenu un endroit maudit selon ce même peuple. Il n’y a pas d’explications rationnelles. Certains disent que les essais de dynamites qu’effectuaient les nouveaux colons dans cette zone du bush leur auraient fait peur. D’autres pensent qu’ils y voyaient des âmes perdues. On entend aussi dire que c’est une histoire totalement infondée, voire inventée étant donné que les Ngemba ont dû quitter les terres de Cobar lorsque les colons sont arrivés. Comment les colons auraient-ils pu avoir accès à cette information ?
« Les aborigènes locaux considéraient cet endroit comme diabolique »
La nouvelle réserve
S’il y a une vieille réserve, il y a bien évidemment une nouvelle réserve qui s’appelle The Newey. C’est un endroit tout aussi reposant, mais où je vais beaucoup moins parce qu’elle se trouve juste à l’extérieur de Cobar. Il y a donc constamment des gens qui viennent s’y promener. Non pas que je n’aime pas les gens, mais le silence de la vieille réserve n’a aucun prix. De plus, il n’y a même pas de kangourous ! What’s the point ?