C’est bon. Je suis partie. Après des larmes et des câlins déchirants, je monte dans le bus en direction de Dubbo. Ça semble irréel. Il y a seulement une semaine de ça, je regardais la recette de sablée que j’allais cuisiner à toute la famille pour Noël. 6 jours et 4 billets de transports achetés plus tard, me voilà en route pour l’aventure. La vraie. Certes jusqu’à maintenant, j’étais tout de même en Australie donc c’est l’aventure. Mais Bryce et Sharon étant ma famille, je n’étais pas réellement sortie de ma zone de confort. J’ai tout de même beaucoup appris pendant ces deux mois à Cobar. J’ai appris à conduire à gauche. J’ai appris à profiter de l’instant présent et à prendre le temps. J’ai appris à accepter les imprévus en allant dans leur sens plutôt qu’à leur faire face. J’ai appris à m’écouter et à partir lorsqu’une situation ne me convenait pas. J’ai appris sur l’histoire de Cobar. Comme quoi, même au fin fond du bout du monde, on évolue énormément !
"See you later"
Dire au revoir est l’une des choses les plus dures à faire selon moi. Je me demandais honnêtement pourquoi je m’acharnais tant à me rendre aussi triste en partant et en quittant les gens qui j’aime. Puis j’ai lu cette phrase : « je suis chanceux/euse d’avoir des personnes à qui il est si dur de dire au revoir ». Oui, je suis chanceuse d’avoir ces liens si spéciaux qui rendent les au revoir si durs, mais aussi, qui les transforment en « see you later ».
Ce sont néanmoins des moments où je donnerais tout pour pouvoir les éviter. Je rêverais de m’enfuir en plein milieu de la nuit dans un taxi en laissant un petit mot sur la table de la cuisine entre un bout de pain et une mandarine disant « désolé, je vous aime ». Oui, c’est un peu dramatique, je vous l’accorde. Mais c’est tellement plus facile que de faire face à la tristesse que je cause en partant. Malheureusement, on ne m’a jamais appris à fuir comme il se doit et je ne suis pas l’héroïne d’une mauvaise comédie romantique alors je traverse ce dur moment avant de sentir un sentiment de soulagement se répandre en moi lorsque je disparais du regard de tous. Encore très dramatique, c’est vrai. Mais que voulez-vous, dire au revoir C’EST dramatique ! On a beau savoir qu’on va se revoir, le fait d’être loin physiquement d’une personne que l’on aime est triste. Pouvoir exprimer son amour par un regard doux ou un câlin réconfortant n’a pas de prix. Néanmoins, je crois à la phrase « se quitter pour mieux se retrouver ». Je pense qu’on a tous besoin de faire nos expériences de notre côté pour découvrir le monde de nos propres yeux. Partir ce n’est pas laissé des gens derrière nous, mais c’est cueillir et accueillir ce qu’il y a en face de nous. De nouvelles rencontres. Des expériences. Des souvenirs.
Je suis prête à cueillir ce que la vie me cultive.
Le grand saut
Mardi dernier, j’ai donc annoncé à Bryce et Sharon que je partais le lundi suivant. Ils ne s’attendaient pas à un départ aussi précipité. Mais lorsque je leur ai montré la voiture que j’avais choisie, ils ont compris. « Elle est juste parfaite pour toi », m’ont-ils dit. Le jour même, je pris mes billets pour me rendre à Mackay dans le Queensland. J’avais réellement minimisé l’étendue du territoire australien ! Je cherchais des voitures dans le pays entier pour avoir le plus de chance de trouver the perfect one en omettant le fait qu’il faudrait ensuite se rendre à cet endroit pour récupérer cette dernière. J’ai fini par trouver une solution en deux jours de voyage : un bus de Cobar à Dubbo (4 h), un train de Dubbo à Sydney (7 h), une nuit à l’aéroport, un avion de Sydney à Brisbane (1 h 30), une escale de 2 heures et un second avion de Brisbane à Mackay (1 h 30). Too easy ! comme dirait Sharon.
Un petit imprévu..
Une fois mon voyage organisé et la voiture réservés, j’étais bien décidé à profiter sans limitation de ma dernière semaine à Cobar. Tout était planifié pour que je ne perde pas une seconde. Mais mon corps en a voulu autrement. Je ne sais pas si c’est dû à la peur de ne jamais partir à l’aventure en restant bloquer à Cobar ou au manque de sommeil des nuits précédentes, mais je suis tombée malade. J’ai été cloué au lit pendant 3 jours. Tout le contraire de ce que j’avais prévu de faire… J’ai alors difficilement accepté mon sort.
Rattraper le temps perdu
Le samedi, après avoir retrouvé toute ma joie de vivre et mon énergie, j’ai pu profiter de ce dernier weekend si symbolique. On est alors partis dans le bush avec Bryce et Sharon pour que je puisse dire au revoir à cet endroit si cher à mon cœur. On a enfourché nos quads et on est allés se perdre entre la terre rouge de l’outback et ses buissons jaunis par les rayons du soleil. Quand je dis « se perdre », ce n’est pas une jolie métaphore pour embellir l’histoire. Non, non… On s’est vraiment perdu. Eh bien oui, dans 4 000 hectares, il y a de quoi se perdre ! Heureusement, tous les chemins mènent at the Hute. Avant de repartir en ville, Bryce m’a appris à conduire son truck qu’il utilise pour entretenir sa parcelle de terrain dans le bush. Comment bien finir un samedi dans l’outback australien !
Le soir, nous sommes allées à un atelier de décoration de boule de Noël. 40 femmes, peignant des décorations de Noël avec un apéro et de la musique : comment passer un meilleur samedi soir ?
J’ai bien évidemment entrepris de faire une boule « JOYEUX NOËL » et tout le monde s’est exclamé « Noël veut dire Christmas ?! ». Il s’avère qu’il y a une musique de Noël très connue en Australie et son refrain est « Noël, Noël, Noël, Noël, Noël ». Dans leurs yeux, j’ai pu voir que la chanson prenait tout son sens.
Le dernier jour
Le dimanche, j’ai d’abord tenté pendant plus d’une heure de faire tenir toutes mes affaires dans mon backpack sans comprendre comment j’ai réussi à en emporter autant in the fisrt place. On a ensuite passé une bonne partie de la journée à jouer aux cartes avec Sharon, Jaxon et Sarah. Y a-t-il activité plus incroyable que des jeux de cartes, honnêtement ?
Le soir, nous sommes allés faire un pique-nique à la piscine pour se rafraichir d’une énième journée sous 40 à degrés. J’ai goûté à la chose la plus bogan (=beauf) qu’il soit : un sandwich avec des frites et de la sauce barbecue ou de la sauce tomate.
Ce lundi 18 décembre, c’est le grand saut dans l’inconnu ! À partir d’aujourd’hui, je ne sais pas de quoi demain sera fait et c’est irrésistiblement exaltant. Le sentiment d’adrénaline circulant en moi est indescriptible. Je suis prête. Je m’ouvre au monde et à l’aventure.
Bien que ma semaine n’ait pas été fructueuse, j’ai passé un merveilleux dernier weekend. Je pars de Cobar le cœur plein de joie et d’amour pour ces personnes extraordinaires et les yeux pétillants d’impatience pour les aventures qui je vais vivre prochainement.