Les fermes de mangues sont très répandues dans le Queensland. La saison s’étend d’octobre jusqu’à janvier selon la superficie des fermes et offre beaucoup de différentes possibilités de travail. Avant d’aller en ferme de mangue, je n’aurais jamais imaginé tout ce que j’ai découvert. On entend souvent dire que les récoltes de fruits en Australie sont faciles et payent bien, mais l’envers du décor n’est pas aussi délicieux que le fruit que l’on déguste.
Mango packing
Pendant une semaine, j’ai packé des mangues. Le travail n’était pas difficile, mais très ennuyant. À refaire le même geste constamment, j’ai eu l’impression de devenir folle. Je pouvais même continuer ma nuit de sommeil tout en faisant parfaitement mon job !
Il y a donc un tapis roulant qui répartit les mangues dans des bacs en fonction de leur poids. Selon le bac, on doit alors prendre un cagot de 12, 14, 16 ou 18 trous et placer les mangues à l’intérieur de façon à ce que ce soit joli et vendeur. On dépose ensuite le cagot sur un tapis roulant pour que d’autres personnes les étiquettent et les empilent sur des palettes qui seront par la suite livrées chez les différents clients.
Les mangues abîmées ou trop petites sont placées en vrac dans de grosses boites et vont à l’industrie du jus.
Mango picking
Bien heureusement, je n’en ai pas fait, mais par les anecdotes et histoires racontées par mes amis, j’ai l’impression d’avoir vécu toutes ces horreurs avec eux.
Les mangues poussent dans des arbres de la taille d’un pommier. Pour atteindre les fruits, chaque picker est muni d’un cherry picker (= un cueilleur de cerise, j’imagine qu’ils utilisent la même chose pour les récoltes de cerises). C’est un grand bras qui monte et descend en appuyant sur une pédale ou sur un bouton. Bien que facile à manier, ça reste une machine. Certains sont alors restés coincés durant des heures en haut d’un arbre en plein soleil lorsque le cherry picker était bloqué par une simple branche ou était tombé en panne.
Aussi, les manguiers regorgent de bêtes de toutes sortent comme d’immenses pythons de 5 mètres, d’araignées de toutes sortes ou des nids de fourmis. Oui, oui, des fourmis dans les arbres. Ces dernières sont terribles, car leurs nids ressemblent à des mangues, mais si l’on a le malheur d’en couper un, on se retrouve recouvert de fourmis qui piquent et mordent. Il ne reste plus qu’à se déshabiller le plus vite possible et se débarrasser de tous ces petits insectes qui courent sur tout le corps.
Tout ça n’est donc pas très plaisant, mais ce sont les aléas de travailler en fermes en Australie. Cependant, avez-vous déjà entendu parler de l’éruption cutanée de la mangue ?
The mango rash
Appelée mango rash en anglais, c’est une maladie qui est transmise par la sève de la mangue. Je n’en avais jamais entendu parler avant d’aller en ferme de mangue. Je trouve ça d’ailleurs très étonnant étant donné les dégâts que ça peut causer.
La sève de la mangue est apparemment très toxique pour nous humain, en particulier pour les européens. En plus de brûler la peau, des petits boutons et de grosses plaques rouges peuvent apparaitre après avoir été en contact avec cette dernière. C’est ce qu’on appelle la mango rash. Elle se déclare de façon totalement différente sur chaque personne. Pour certains, ça peut juste attaquer le corps, pour d’autres le visage, mais ça peut aller jusqu’à causer des troubles au niveau respiratoire dans les cas extrêmes. Il est fortement déconseillé par la suite de manger ou même toucher une mangue par risque que la maladie revienne.
Il y a bien évidemment des solutions pour prévenir de cette éruption cutanée comme mettre des manches longues et rincer sa peau avec de l’eau dès le moindre contact avec de la sève de mangue. Certains prennent même des antihistaminiques en amont pour aider le corps à lutter contre la toxicité de la sève.