The word which symphony must not be pronounced
Depuis que je suis arrivée en Australie, je suis en totale autonomie financière. C’est venu tout naturellement, sans même que je m’en rende compte. Certains disent que c’est le grand pas vers l’âge « adulte ». Je n’ai jamais aimé ce mot. Il m’a toujours fait peur. Je préfère me dire que je suis autonome ou responsable de moi-même.
J’ai assimilé l’adulte à une personne qui a perdu son âme d’enfant, à quelqu’un qui ne rigole plus, qui est obnubilé par ses problèmes, qui rumine de la négativité toute la journée, qui vit machinalement, qui ne s’émerveille plus de la beauté du monde.
Voilà ma définition. Et je ne veux en aucun cas faire partie de cette catégorie de personnes mortes de l’intérieur. Je chéris bien trop mon âme d’enfant pour ça. J’aime tant faire des galipettes dans l’herbe, jouer à cache-cache ou au ballon prisonnier, gribouiller des dessins au stylo lorsque la conversation ne m’intéresse pas, ramasser tous les coquillages de la plage sur laquelle je me balade, pouvoir dire non juste parce que je n’ai pas envie, crier de joie, de haine, de tristesse.
J’aime bien trop vivre pleinement et spontanément pour abandonner tout cela.
Un énième modèle sociétal
Puis, en voyageant en Australie, je me suis rendu compte que la définition que j’avais de l’adulte était kind of erronée. Bien sûr, il existe des gens comme je l’ai décrit, mais ce n’est en aucun cas un destin fatal ou une définition universelle. J’ai rencontré de fabuleuses personnes de 30 ans et +, croquant la vie à pleines dents, sans aucun plan pour l’avenir, sans directive de vie et ça m’a un peu réconciliée avec ce mot que je n’osais pas même prononcé (j’abuse un peu, j’avoue).
J’ai alors réalisé que la société nous inculquait comme un modèle de bonne conduite lorsqu’on arrivait à un certain âge. Il faut avoir un travail stable. Acheter une maison avec son âme sœur. Faire des enfants, obviously. Réprimander toutes émotions impromptues jusqu’à pouvoir les lâcher quand personne ne peut en être témoin. Avoir des ambitions, mais pas trop grandes pour garder la tête sur les épaules et ne pas passer pour un rêveur idéaliste. Oser dire ce qu’on pense tout en faisant attention de ne pas trop faire de vagues.
Tant de commodités idiotes. Mais en réalité, le choix de s’y conformer ou non nous appartient entièrement.
Tout en douceur
Je trouve que l’Australie est une bonne manière d’éviter de devenir l’adulte que je redoute tant : je travaille ce qu’il faut pour profiter comme je le veux. Pas plus, pas moins.
Ce mode de vie, qu’on pourrait sans doute qualifier d’instable, est néanmoins une façon de rentrer en douceur dans la vie professionnelle. J’apprends à me responsabiliser lorsque j’ai un job entre les mains, mais je peux me permettre de ne pas trop le prendre au sérieux. C’est l’équilibre parfait.
Petit à petit, je deviens alors une grande enfant (pour ne pas dire adulte…) ayant conscience de l’ampleur et de l’enjeu de ses actes.
Aveu à mes chers parents...
Je me suis rendu compte que tout ce que mes parents me disaient étant plus jeune, je l’applique désormais par moi-même et avec plaisir (pourtant, j’avais de fortes tendances à râler, oops). J’essaye de limiter mon temps sur mon téléphone. Je mange des légumes plutôt que des pizzas (et j’en suis heureuse). Je préfère passer du temps dehors à écrire qu’être enfermée dans ma chambre sur les écrans.
Est-ce que tout cela ne serait pas THE grand pas vers l’âge adulte ? Prendre conscience que mes parents avaient raison depuis le début ? Qu’ils ne faisaient pas tout ça just to piss me off ? Ma fierté d’enfant n’osera jamais leur avouer en face, mais cet article fera l’affaire…
Tes parents ne peuvent pas avoir raison sur tout mais ils aiment te voir t’explorer, interroger tes systèmes de pensées et remettre en question les schémas sociétaux, familiaux pour faire du toi et vivre le monde, vivre tout simplement et te rencontrer . Être adulte, je ne sais pas, mais Être soi, c’est un magnifique projet 💛💚❤️