Il y a deux semaines de ça, j’aurais tout donné pour ralentir le temps. Les journées passaient sans même que j’ai le temps d’en profiter. J’avais cette impression d’avancer dans l’avenir sans même avoir vécu le passé. C’était honnêtement effrayant. Pour remédier à ça, je me levais chaque matin à 5 h 30 afin d’avoir de plus longues journées. Je dois dire que ça marchait plutôt bien. Je me suis créé une routine alliant productivité et temps pour moi. Je me couchais le soir, fière et satisfaite de mes accomplissements.
Puis, je me suis fait virer.
Time and boredom
Au début, je me disais que ce n’était pas plus mal. Enfin, je le pense toujours in a way où j’en avais ma claque de cet endroit et de ce job. Mais j’étais aussi contente dans le sens où j’allais avoir encore plus de temps pour être productive et j’allais pouvoir accomplir encore plus de choses. Mais la réalité m’a vite rattrapée.
En ayant plus de actual obligations, j’ai perdu toute motivation. Je vais toujours à la salle et j’écris beaucoup pour mon blog, mais le temps que je passais à travailler et à gagner de l’argent, je le passe maintenant à m’ennuyer. Alors, je me suis questionnée sur l’ennui et sur ma vision de cette notion kind of terrible.
Les 3 phases de l'ennui by... me
L’ennui est un concept que l’on tente tous d’éviter plus ou moins. Après tout, sa connotation négative ne nous pousse pas à l’adopter. « Contrariété », « lassitude », « manque d’intérêt », « activité monotone » affirme Google. Far from attractive… Je pense néanmoins que l’ennui est un concept un brin plus complexe que je définirais en 3 phases.
Il y a tout d’abord la phase de rencontre. L’Ennui vient à nous, accompagné d’un vide étrange et de pensées méprisées. Il nous tend la main et dit « Laisse-toi porter ». À l’aide, au secours ! On ne connait pas. On veut le fuir. On le repousse. Un petit nuage gris vient s’installer au-dessus de notre tête. Il commence à pleuvoir mille et une pensées que l’on avait fait taire pendant des années. L’Ennui nous propose son aide, mais par peur que ce soit pire, on préfère rester sous ce nuage de tristesse et de solitude.
Ensuite, il y a la phase d’acceptation. On accepte la main de l’Ennui. On découvre alors un jardin d’Eden, calme et reposant. Le petit nuage de rumination s’est dissipé dans les airs. Ces mille pensées sont toujours là, mais elles sont plus claires, plus constructives. Comme éclairées par un rayon de soleil plutôt que d’être ternies par un nuage de pluie. Pas à pas, on apprend à connaitre cet inconnu qui n’est, finalement, pas aussi terrible qu’on peut le penser. C’est seulement… différent.
Enfin, il y a la phase de co-habitation. Main dans la main avec l’Ennui, il nous ouvre une nouvelle porte : celle de la créativité. Les idées fusent. Les projets prennent forme. L’inspiration se répand sans effort sur un bout de papier, sur un tableau, sur une table de cuisine. Alors, dans ce silence apaisant, dans ce vide positif, dans cette tranquillité involontaire, on crée. C’est le paradis de l’imagination.
Et si...
Nous sommes dans une société qui ne laisse pas place à l’ennui. Nous nous devons d’être constamment productifs et le temps utilisé à ne rien faire est considéré comme perdu, voire gâché. Pourtant, c’est lorsqu’on sort du brouhaha de la vie quotidienne que nous devenons créatifs. Du moins, les idées que l’on reçoit via notre intuition (enfin écoutée) sont bien plus pertinentes.
Depuis toujours, nous avons appris à fuir l’ennui en restant constamment occupés, entourés, actifs. Et si, on lui donnait sa chance sans le juger, sans avoir peur de ce qui peut nous traverser s’il s’immisce dans nos vies ?
Cette semaine de battement entre mon licenciement et mon retour à Cairns me force à accueillir l’Ennui. Une partie de moi trépigne d’impatience de se retrouver de nouveau occupée, entourée. Une autre est honnêtement curieuse de ce qu’une semaine d’ennui peut avoir comme bien fait.
I guess, we’ll see….