JOUR 4
Alors que je m’extirpais doucement d’un sommeil profond et réparateur, Robin passa sa tête par la porte de la tente et me cria « Viens vite ! ». J’ai enfilé un t-shirt, mes chaussons-chaussettes citron et j’ai sauté de ma petite cabane perchée sur le toit. Sans même avoir eu le temps de comprendre ce qu’il se passait, je me suis retrouvée avec une paire de baskets aux pieds et mon appareil photo entre les mains. Puis, il me montra enfin l’objet de ce réveil si précipité : un casoar.
Cet animal préhistorique est le 3ème plus grand oiseau du monde après l’autruche et l’émeu. En voie de disparition, cela fait de lui l’oiseau le plus rare. Bien qu’il soit de nature plutôt timide, ça ne le rend pas moins dangereux. Muni de pattes acérées, d’un bec puissant et d’un casque plus dur que de la roche, le casoar ne manquera pas une occasion d’offrir un spectacle d’une extrême violence à celui qui viendra le déranger.
Cela faisait plusieurs jours que nous cherchions à en apercevoir un. En effet, nous sillonnions la cassowary cost (la côte du casoar) qui s’étend de Cardwell à Innisfail. What a shame si nous n’en avions pas vu !
Mais voilà que ce matin, l’un d’entre eux a enfin osé montrer le bout de son nez. Fier, intimidant, impressionnant. Celui-ci n’était pas assez timide à mon goût. Il s’approchait bien trop dangereusement de moi. Alors je prenais de rapides clichés de cet oiseau au regard perçant et je filais me réfugier dans la voiture.
L'itinéraire du jour
Mamu Tropical Skywalk
Une promenade dans le paradis du parc national de Wooroonooran. C’est ainsi que je qualifierais cette escapade magique composée d’une canopée tropicale majestueuse, d’une vue panoramique sensationnelle et d’une découverte de la faune et de la flore exotiques extraordinaires.
Les tropiques humides auxquels appartient le parc national de Wooroonooran sont classés au deuxième rang des zones du patrimoine mondial les plus irremplaçables sur Terre.
La forêt tropicale de Manu abritait durant de nombreuses générations la tribu du peuple aborigène Mamu. Ils étaient très connectés à leurs terres autant spirituellement qu’émotionnellement ou même physiquement. Malheureusement, l’arrivée des colons a bouleversé cet équilibre. Ça a entrainé la dispersion de nombreux aborigènes et ces derniers ont alors tenté de s’introduire dans la société des Occidentaux en devant ouvriers, ramasseurs de bois ou encore chercheurs d’or. Malheureusement, encore aujourd’hui, la cohabitation n’y est pas facile. Les aborigènes ont du mal à trouver du travail et sont victimes de racisme.
Josephine Falls
J’ai eu un énorme coup de cœur pour cette cascade. En plus d’être absolument magnifiques, il y a de quoi s’amuser toute une journée. Des toboggans, des balançoires en lianes, des jacuzzis naturels. Comment vous dire qu’on a retardé notre départ de cet incroyable endroit le plus possible.
Dû à la wet season, mais aussi à un cyclone menaçant la côte, il y avait très peu d’autres visiteurs. Nous avons alors pu profiter pleinement de ce lieu ressourçant.
Pour couronner le tout, nous avons pu observer un second casoar alors que nous retournions à la voiture. Celui-ci s’est enfui à peine avons-nous croisé son regard.
Babinda Boulders
Le soir, nous sommes restés à un freecamp à quelques mètres de la rivière. Nous avions accès à une douche et des toilettes, le luxe pour un camping gratuit ! Je conseille vivement cet endroit perdu entre la forêt tropicale et Babinda Boulders.