JOUR 2
Sans attendre que les premiers rayons du soleil viennent frapper à notre tente, nous sommes retournés aux points de vue des Wallaman falls pour observer ce spectacle que la nature offre au monde chaque matin. De nouveau, nous sommes restés de longues minutes à admirer ce paysage si particulier. Je me demande si l’eau a cette sensation folle de chatouilles dans le ventre alors qu’elle tombe de 268 m de haut. Je m’imagine alors faire plus qu’un avec cette cascade, comme cette eau. Sauter de cette falaise et ressentir chaque sensation d’adrénaline déferlant dans mon corps jusqu’à atteindre le bas-fond. Quelle incroyable sensation.
L'itinéraire du jour
L'escapade des ornithorynques
Après être retournés au camping déjeuner et ranger nos affaires, nous sommes allés nous balader le long d’une jolie petite rivière afin d’avoir peut-être la chance d’observer un ornithorynque. Pendant une heure, nous avons observé chaque recoin sous les arbres, nous avons fixé un bout de bois pour nous assurer que ce n’en était pas un, nous avons épié la rivière telle des jaguars prêts à bondir sur leur proie.
Malheureusement, aucun ornithorynque n’a décidé de montrer le bout de son nez. Mais le simple fait de me dire que nous étions à la recherche de l’un d’entre eux m’a comblé. Cet animal si spécial, si remarquable. C’était fou.
Une randonnée... humide
Nous sommes retournés une énième fois voir cette formidable cascade, mais cette fois-ci, nous sommes descendus la voir sous un autre angle. Un panneau indiquant la randonnée annonçait 1 h 30 pour 2 km de marche. Nous avons ri en pensant qu’en 30 min nous serions largement arrivés en bas. Il s’est avéré que nous avons autant sous-estimé les prévisions des responsables du site que nous nous sommes surestimés. La pente était assez abrupte et il nous a fallu slalomer entre les lianes et les énormes racines des arbres. (Don’t get me wrong, le concept est génial !)
Plus l’on descendait, plus la forêt devenait humide dû à l’eau de la cascade s’envolant dans le vent. Lorsqu’on est arrivé en bas, nous étions aussi mouillés que si nous avions plongé dans l’eau. Malgré l’humidité étouffante, le spectacle était incroyable. Vus du bas, les Wallaman falls paraissaient d’autant plus impressionnantes.
Après avoir surfé sur les pierres glissantes qui nous séparaient de la chute d’eau, nous avons atteint son pied où de l’eau très froide s’écoulait en masse. On pouvait à peine ouvrir les yeux tant les goulettes projetées par les bourrasques jaillissaient sur notre visage.
Nous avons ensuite entamé l’ascension tout en nous retournant à chaque pas pour contempler ce panorama invraisemblable. Nous avons aussi croisé des brush turkeys (dindons sauvages) qui errent sur chaque mètre carré du pays. Quelles drôles de petites bêtes. Mais à part ça, nous n’avons pas encore croisé de grosses araignées poilues ou d’énormes serpents venimeux.
Lacey's creek
J’avais remarqué cette petite balade dans la rainforest entre Wallaman falls et Mission Beach. Nous y avons alors fait un stop alors que le soleil commençait à tomber. Grosse erreur ! Nous avons dû sprinter pendant les 2 km de randonnée, car une bande acharnée de moustiques volaient furieusement autour de nous. Dès qu’on osait s’arrêter quelques secondes que ce soit pour reprendre notre souffle ou pour admirer la petite rivière traversant la forêt tropicale, ils nous attaquaient de plus belle. On est ressorti de cette balade avec peu de photo, peu de souffle, mais beaucoup de piqures de moustique !
Il est très déconseillé de visiter le Queensland à cette période de l’année. En effet, nous sommes en plein dans la wet season. L’air est très humide, il pleut énormément et il y a de nombreux cyclones naissant dans l’océan avant de se diriger droit sur le Nord-Est du territoire. Ce sont alors les conditions parfaites pour que les moustiques prolifèrent. Les moustiques tigres, très répandus en Australie, peuvent transmettre le virus de la dengue. Il est mortel dans les cas extrêmes mais autrement, il donne « seulement » des fortes fièvres, des éruptions cutanées mais aussi des nausées et de douloureuses courbatures.
Cependant, la wet season a aussi ses bons côtés : les cascades sont abondantes, les forêts et prairies sont verdoyantes, il y a très peu de touristes. Enfin bon, si aucun cyclone ou violente tempête de pluie ne vous tombent dessus, c’est définitivement une aubaine de s’aventurer dans le Queensland à cette période de l’année. À vos risques et périls !
Mission Beach
Destination finale du jour : Mission Beach. Cette plage est nationalement connue pour sa beauté paradisiaque. Bien qu’elle soit dite très touristique, nous étions seuls devant cette immense étendue de sable doré. Nous nous sommes donc amusés à faire des poiriers, des roues et des pirouettes. Nous étions au paradis des galipettes. À ce moment-là, la plage et le monde nous appartenaient. Le temps s’est arrêté et l’éternité nous a enlacé profusément.
Après un repas copieux (encore des wraps) et une douche bien froide, nous avons mis une alarme pour 5 h du matin et nous nous sommes endormis paisiblement, avec de nouveaux souvenirs plein la tête.