Erasmus

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Je suis partie une année en Erasmus pendant ma troisième année de licence. Je trouvais important d’en parler et d’expliquer comment ça s’est passé, pour ma part, pour rassurer et/ou encourager ceux qui seraient potentiellement intéressés.

C'est quoi Erasmus ?

Ce sont des partenariats entre universités de pays européens différents grâce auxquels les étudiants d’une université peuvent aller étudier dans l’autre. Ainsi, ils peuvent expérimenter une immersion totale dans un pays étranger tout en continuant leur étude. 

 

Mon expérience en Erasmus

→ Trouver la destination parfaite

Après le bac, je suis partie à la fac faire une licence LEA (langues étrangères appliquées). La vérité étant que je ne savais absolument pas quoi faire et que je ne voulais pas m’enfermer dans des études trop spécifiques qui n’allaient pas me plaire. LEA était donc la réponse à tous mes problèmes. Il y a dans cette filière tant de matières différentes que j’étais obligée d’en aimer au moins une. On y étudie la communication, le marketing, la traduction (anglais et espagnol / russe / allemand / italien), le droit, l’économie, l’expression orale et écrite des langues. Vous l’aurez compris, c’est très large. Mais je n’avais qu’une idée en tête: partir en Erasmus. Je pensais qu’une fac de langue serait l’option la plus évidente pour avoir les meilleures destinations à l’étranger. Il s’est avéré que pas du tout. 

Après deux années à passer plus de temps chez mes parents qu’à la fac à cause du Covid, vient enfin le moment de faire les demandes pour partir en Erasmus. À ma grande surprise, je n’avais accès qu’à trois pays: l’Angleterre, l’Irlande et l’Espagne, parce que j’avais espagnol en troisième langue. Ceux qui faisaient allemand avaient évidemment l’Allemagne, ceux qui faisaient italien avaient l’Italie et ceux qui faisaient russe avaient la Russie. J’étais très étonnée par ce peu de choix comparé à une amie en fac psycho qui avait la possibilité de partir en Suède, en Grèce, en Norvège, en Hongrie et même au Canada et en Amérique Latine. Ça n’avait aucun sens pour moi. Pourquoi la fac de langue n’est pas celle qui propose le plus d’ouverture au monde ? 

La déception n’a pas duré. Je voulais juste partir, peu importe l’endroit. On m’a alors demandé de faire un mail en classant les Universités proposées par ordre de préférence. J’ai mis en première position l’Université de Birmingham, suivie de celle de Durham, toutes deux en Angleterre. En troisième place, j’ai annoté l’Université de Dublin. Je voulais absolument aller dans une Université anglophone. J’avais une très mauvaise image de l’Espagne pour je ne sais quelles raisons et je ne voulais en aucun cas y mettre un pied. Plus tard, j’ai reçu un mail m’informant qu’il était possible que j’aille en Angleterre mais ce serait pour seulement 6 mois à cause du Brexit. Je n’ai pas mis longtemps avant de refuser leur offre. Je savais très bien que 6 mois ce n’était pas suffisant. C’était un an ou rien, quitte à aller en Espagne… J’ai alors refait une seconde lettre classant les Universités espagnoles dans l’ordre de mes préférences. Après les avoir étudiés, j’ai mis l’Université d’Oviedo en première place, puis celle de Valencia et pour finir, une à Madrid. Chacune était spécialisée dans un domaine comme la traduction, le multimédia ou la communication. 

Quelques semaines après, j’ai reçu un mail disant que j’étais accepté à Valencia ! Pour être tout à fait honnête sur ce qu’il s’est passé, je ne l’ai même pas appris moi-même. Une fille de ma classe à qui je n’avais jamais adressé la parole est venue me voir à peine étais-je assise sur ma chaise pour me demander si j’accepterai d’échanger ma ville (Valencia) donc la sienne (Zaragossa). J’avoue que je n’avais pas fait de recherche sur Valencia et je n’avais aucune idée de à quoi ressemblait la ville. Alors, je lui ai dit que j’allais y réfléchir. 

Après plus d’amples recherches, la question fut vite répondue. Valence était magique. 3ème ville d’Espagne. Au bord de la mer. Des boîtes de nuit majestueuses. Une plage immense. Saragosse à côté était une ville beaucoup plus petite, au milieu des terres, loin de tout mais avec une magnifique basilique! Je ne suis malheureusement pas assez intéressée par la religion chrétienne pour que cet aspect joue dans la balance.

Le lendemain, je retourne voir cette fille pour décliner son offre. J’ai appris plus tard qu’elle n’est jamais partie parce que la ville ne lui donnait pas envie. Je pense qu’une expérience à l’étranger reste une expérience et je suis convaincue que ce sont les personnes qu’on rencontre qui rendent les moments de vie magiques et non pas l’endroit où l’on est. 

Petite anecdote que je trouve folle: cette fille avait une copine dans ma classe à qui je n’avais jamais trop parlé non plus. On ne s’aimait pas trop d’ailleurs. Il s’avère qu’on s’est retrouvé à Valence ensemble et c’est aujourd’hui l’une de mes meilleures amies. Le truc le plus fou est qu’on a grandi dans la même ville sans le savoir et il a fallu qu’on aille à plus de 1000 km de chez nous pour nous découvrir l’une et l’autre. 

→ Choisir les cours

Ni une ni deux, j’annonce à ma famille que je suis prise à la Universitat de Filologia de Valencia et je commence à faire les démarches. Tout se fait sur mobilityonline.com. J’ai dû fournir une pièce d’identité, une attestation d’hébergement etc…Une fois toutes les banalités faites, il a fallu choisir les cours que j’allais étudier en Espagne. En France, j’avais 10 matières différentes qui équivalaient à 3 ECTs par cours. Les ECTs sont des points accumulés pour valider son année. Chaque semestre, on doit accréditer 30 ECTs et 60 à la fin de l’année pour que cette dernière soit validée. En Espagne, une matière est égale à 6 ECTs. Il m’a donc suffi de prendre 5 cours. 

Le site internet de la faculté de Valence était incompréhensible et j’ai passé des journées entières à essayer de comprendre si tel ou tel cours était au premier ou au deuxième semestre, si le niveau n’était ni trop élevé ni trop bas et surtout s’il équivalait à mes cours en France. Tout ça pour au final devoir tout changer en arrivant en Espagne parce soit les cours étaient pleins, soit ils se chevauchaient entre eux. J’ai passé un mois entier à trouver des cours qui constituent un emploi du temps correct, qui ne sont pas pleins et qui équivalent à mes cours en France pour que je puisse valider ma L3. La meilleure partie a été quand j’ai dû refaire la même chose pour le second semestre…

→ Dégoter un appartement

Certes, l’Espagne est un pays moins cher que la France mais Valence offre un choix dans l’immobilier à des prix excessivement élevés. J’ai alors opté pour un appartement en colocation. Après avoir épluché les dizaines de pages sur Idealista et envoyer des quinzaines de messages, une dame me répond. Plusieurs sites internets m’avaient mis en garde sur le fait qu’il y avait beaucoup d’arnaque concernant les locations d’appartement à distance mais je n’avais pas trop le choix. Je décide de lui faire confiance. Elle me dit qu’elle loue un appartement en colocation dans le quartier de Benimaclet. Elle me propose un appel vidéo qui se passe vraiment bien. Je comprends qu’elle est très stressée parce que c’est la première fois qu’elle met son appartement en location et elle voudrait alors trouver des personnes respectueuses et responsables. On se rassure mutuellement. Pour ma part, je lui montre que je suis la personne qu’elle recherche et que je prendrais très soin de son appartement. De son côté, elle me prouve qu’elle est réglo et qu’il n’y a pas d’arnaque. 

Quand je parle d’arnaque, je parle de personnes qui vont demander une caution avant même d’avoir signé un contrat et lorsque vous arrivez sur place, l’appartement n’existe pas. Alors, vous vous retrouvez à la rue et avec un caution perdue à jamais. C’est une histoire qui est réellement arrivé à un étudiant de Dijon parti à Valence l’année juste avant moi. C’est pour cela qu’il faut être très prudent lorsque vous voulez louer un appartement via internet. 

Il s’est avéré que l’appartement était parfait. Bon, dans son jus espagnol avec des vieilles décos et très peu de luminosité mais il était parfait pour ma nouvelle vie en Espagne. Ma chambre était spacieuse, la cuisine était équipée, la salle de bain était grande. Et j’avais deux colocataires espagnols. L’un d’eux parlait anglais mais pas l’autre ce qui a rendu la communication un peu plus compliquée… ça ne s’est d’ailleurs pas très bien passé avec ce dernier. Il avait seulement 17 ans et n’avait aucun savoir vivre en communauté. La cuisine était toujours sale et je ne parle même pas de la salle de bain. Mais bon, c’est une expérience comme une autre !

→ Les bourses

Après avoir choisi mes cours et signé mon contrat d’appartement, j’ai fait les démarches pour obtenir la bourse erasmus et la bourse de ma région. En ce qui concerne la bourse erasmus, tous les étudiants partant en erasmus y sont éligibles. La demande se fait à votre établissement scolaire, au service des relations internationales. Pour celle de la région, en revanche, elle est calculée en fonction du revenu de vos parents. Vous pouvez faire une simulation sur le site de votre région puis en faire la demande. Attention: toutes les régions n’offrent pas une bourse à leurs étudiants et chaque région n’offre pas le même montant. 

Pour les deux bourses, vous recevrez 80% du montant au début de votre année d’Erasmus (vers novembre-décembre) et 20% à la fin (vers juillet-août) pour être sûr que vous resterez impliqués dans les cours jusqu’au bout de l’année. 

Le grand départ

Une fois ces étapes accomplies, ma valise prête et mon billet d’avion en poche, j’étais prête à partir en Erasmus. ça a été, sans abuser, une des plus belle année de ma vie. Je ne sais pas si c’est le contexte Erasmus ou juste le fait que j’ai rencontré des personnes géniales, mais j’ai tissé des amitiés comme j’en avais très peu eu avant. Il n’y avait pas un jour sans qu’on ne se voit pas, même si nous n’avions rien à faire. Ensemble, nous sommes partis à Saragosse, Majorque, Grenade, Barcelone, Marrakech, Lisbonne, Séville, Madrid, Bilbao et nous avons fait plein de petites excursions autour de Valence. Vous allez sans doute vous demander où j’ai trouvé tout cet argent pour découvrir tous ces merveilleux endroits. Et bien, j’ai seulement liquidé l’argent gagné l’été d’avant et celui des bourses et je suis rentrée en France avec un compte en banque à sec… Mais c’est pas grave! Comme on le dit si bien, l’argent va et vient mais on est qu’une fois en Erasmus à 20 ans. Alors certes, je n’ai clairement pas fait d’économie pendant cette année, mais je me suis créée les meilleurs souvenirs. 

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Cette publication a un commentaire

  1. Théo

    J’ai toujours eu envie de compléter mes études à l’étranger, dans un pays anglophone aussi comme tu avais l’intention de le faire. Étant en économie, je n’ai pas énormément de choix il faut l’avouer…
    C’est un article très intéressant, qui peut-être un jour fera pencher la balance sur mon choix !

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