L’amour

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J’ai toujours rêvé d’amour. Pas l’amour de conte de fées où le prince charmant sauve la belle princesse en détresse. Non, je rêvais simplement d’un amour sain, évident, puissant et véritable. Mais ma façon d’aimer ne me le permettait pas. 

Suis moi je te fuis

De ma première relation amoureuse à la dernière, la musique a été la même. L’un tentait désespérément d’attirer l’attention de l’autre qui avait pour seule réponse la fuite. Les rôles pouvaient s’inverser parfois. Mais la finalité était la même : l’équilibre était rompu, la communication était au point zéro et la confiance était nulle. 

J’ai souvent été la fuyante. La peur qu’on ne pénètre de trop dans mon intimité et qu’on touche à ma vulnérabilité me terrifiait. Je sortais alors avec des garçons pour qui mes sentiments ne risquaient pas d’être réellement engagés. Gentils et attentionnés, ils me faisaient vivre des histoires « d’amour » sans que j’aie à prendre de risques émotionnels. 

Fuis moi je te suis

Lors de ma dernière relation, je me suis mise en danger. Des sentiments inhabituels se dessinaient en moi et, curieuse, je me suis laissée prendre au jeu tout en ayant pleinement conscience que ce n’était pas une histoire qui allait durer. Whatever. Je suis en Australie, c’est le moment de prendre des risques. Alors, je me suis laissée porter. 

Malheureusement, mon petit jeu de fuyante s’est retourné contre moi. Je me suis retrouvée à courir après cette personne jusqu’à m’en oublier. Chaque matin, je me levais la boule en ventre à l’idée de devoir me prouver à lui. Chaque journée paraissait tel un combat pour faire valoir ma valeur à ses yeux. Chaque parole qui sortait de ma bouche semblait obsolète s’il ne réagissait pas. Je n’étais plus moi-même. C’était un cauchemar. 

Puis, ça s’est terminé. Triste au début, j’ai fini par retrouver ma liberté égarée dans la course à l’attention. Avec du recul, je sais que son but n’était pas de me blesser, mais qu’il répondait de ses peurs à lui. Cependant, mes peurs à moi se sont d’autant plus renforcées, formant une protection sentimentale infaillible.

Here we go again

Après cette dernière relation, je n’ai pas tout de suite pris conscience de l’ampleur des dégâts en moi. Et pourtant, j’ai d’autant plus fui le moindre sentiment qu’on pouvait me faire ressentir. Alors quand ce garçon passionné et passionnant à faire irruption dans ma vie, j’ai couru à perdre haleine. Épris dans ses propres peurs et conditionnements, il tentait en vain de me rattraper.

En réalité, je ne comprenais pas moi-même ce besoin irrépressible de fuir. Je sentais au fond de moi qu’il y avait quelque chose de puissant entre nous et la part de curiosité en moi avait juste envie de s’arrêter pour explorer. Je sentais qu’avec lui, je pourrais vivre un amour différent et spécial. And yet, je ne pouvais m’arrêter de courir. Jusqu’à ce que je puisse poser des mots clairs sur ce fonctionnement si flou…

La théorie de l'attachement

Alors que j’étais sur une petite île perdue au nord du Queensland, une vidéo a attiré mon attention. La dame a commencé : « Vous fuyez dès qu’on vous accorde trop d’attention et vous ne comprenez pas pourquoi ? Cette vidéo est faite pour vous ! » Je l’ai regardée sans trop savoir à quoi m’attendre. C’est alors qu’elle en vient à parler de cette fameuse théorie. 

La théorie de l’attachement classe les gens dans 4 profils émotionnels : 

  • l’évitant : peur de l’engagement, fuis toutes sortes d’attachements par peur d’en perdre sa liberté (répond à un comportement anxieux)
  • l’anxieux : besoin d’être rassuré constamment, peur de ne pas être assez (répond à un comportement évitant)
  • le désorganisé : peut autant être évitant qu’anxieux selon les situations
  • le sécure : a une confiance totale en lui et sa relation (une relation saine est composée de deux personnes sécures)

Cette théorie m’a alors offert des explications sur ma façon d’agir. J’ai compris que je n’agissais pas de cette façon par plaisir qu’on me court après. J’ai compris que je n’étais pas destinée à un amour à sens unique. J’ai compris que je répondais de mes peurs. En effet, j’avais peur qu’en engageant mon cœur, ma liberté soit en danger. J’étais terrifiée à l’idée d’ouvrir mon intimité à une personne qui pourrait potentiellement me blesser sans que j’aie mon mot à dire. En ne m’engageant pas sentimentalement, je pouvais garder le contrôle. 

Seulement, face à mon comportement de fuyante, la personne en face développait un comportement d’anxieux ne se sentant pas suffisante, pas assez aimer, ayant besoin d’être rassurée dû au manque d’attention. C’est alors un cercle vicieux où l’équilibre y est vain. 

Être amoureux

Par la suite, j’ai tenté de chercher un remède pour me libérer de ce fonctionnement machinal. Mais aucune solution n’était donnée. Seuls les faits étaient exposés. Et puis, quelque chose en moi s’est débloqué. Tout seul. Sans même que je fasse un travail sur moi. Les peurs étaient toujours là mais une porte vers quelque chose de nouveau s’est ouverte à moi. Et pour la première fois, je suis tombée amoureuse.

C’est doux, léger et passionnel. J’apprends alors petit à petit à communiquer mes sentiments, à m’ouvrir sans avoir peur, à avoir confiance autant en lui qu’en moi-même. Le fonctionnement de fuyante m’a protégé de longues années de toutes souffrances, mais il m’a aussi éloigné de la magie de l’amour. J’ai alors arrêté de courir et j’ai plongé la tête la première dans ces sentiments qui m’intriguaient tant. 

Loan, je ne te remercierais jamais assez de m’avoir permis de laisser tomber cette protection emprisonnante. La peur de souffrir ne vaut définitivement pas le coup d’être écoutée face à la douceur de l’amour que je vis avec toi. 

Adieu les peurs, bonjour la vie

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