Le nouvel an à Sydney - Lucine, Earth Traveller

Le Nouvel An à Sydney c’est plus d’un million de personnes qui se déplacent du monde entier, neuf tonnes de feux d’artifice et 6,3 milliards de dollars pour une soirée inoubliable. La ville elle-même se proclame comme LA ville du jour de l’an. Ce n’était pas forcément sur ma to do list mais la vie a fait que j’y ai célébré l’année 2025.

Le 31 au soir

Destination Sydney

À peine le travail terminé mardi soir, j’ai sauté dans ma voiture pour passer la nuit dans un free camp à Dubbo. Le lendemain matin, j’ai repris la route jusqu’à Bathurst où une adorable dame de Facebook m’a proposé de laisser sa voiture chez elle pour qu’elle soit en sécurité. De là, j’ai pris un train et je suis arrivée à Sydney à 11 h alors que la ville s’agitait déjà. L’atmosphère transpirait une joie de vivre et une excitation naissante quant à l’arrivée d’une nouvelle année.

J’ai eu la chance de pouvoir rejoindre des amis qui s’étaient trouvé un spot parfait dans le jardin botanique. Le Harbour Bridge et l’opéra étaient comme encadrés entre les branches d’arbre qui nous protégeaient de la chaleur accablante de l’été. C’était l’endroit parfait.

En Australie, tout le monde parle de faire le Nouvel An à Sydney. C’est un peu the place to be. Pour vous imager la folie que c’est, les gens campent la veille devant les parcs offrant une vue imprenable sur l’opéra et sur le Harbour Bridge pour vivre les plus majestueux feux d’artifice de leur vie. Dès l’ouverture des parcs, une file d’attente de plusieurs heures se crée et une attente interminable s’installe. D’autres louent des bateaux pour observer le spectacle depuis la mer. Les plus chanceux regardent les feux des gratte-ciel du centre-ville.

Triste célébration

21 h : les premiers feux, on retentit et l’ambiance totalement changée. Tout le monde s’est levé, ce qui a exaspéré les plus petits qui se sont retrouvés derrière les géants obstruant toute visibilité. D’autres qui venaient d’entrer dans le parc se frayaient un chemin vers les bus spots du parc. Les gens criaient, la sécurité s’énervait, la police est intervenue. Une tension se faisait sentir alors que tout le monde se jetait des regards de haine. J’ai été sidéré par cette ambiance alors que nous étions tous venus célébrer un bel évènement.

À la fin des premiers feux, tout le monde s’est assis en tentant de retrouver leur place volée par de nouveaux arrivants. Certains continuaient leur combat pour faire sortir les gens qui n’avaient pas attendu toute la journée. Puis, une longue attente de 3 heures a pris place.

Peu avant minuit, rebelote. Les gens se levaient, d’autres s’indignaient. Puis tout s’est tu quand les feux d’artifice ont éclaté. Les écrans de téléphone ont recouvert le paysage. Les gens pensaient déjà aux vidéos qu’ils allaient poster sur Instragram ou envoyer à leur famille. Est-ce qu’on peut vraiment dire qu’on profite de l’instant présent si on est déjà dans le futur ?

0 h 12 : fin des feux. Tout le monde part sans à peine se souhaiter la bonne année.

Et bonne année...

Plus tard, j’en ai reparlé avec mes amis et nous avons tous ressenti ce manque d’enthousiasme. Ce moment où on se saute dans les bras, où on s’embrasse, où on se souhaite tout le bonheur du monde. La mauvaise ambiance, les téléphones qui filmaient, la fatigue de l’attente ont volé toute la magie de la nouvelle année.

C’était en effet de très beaux feux d’artifice. On ne peut pas leur enlever. Mais j’aurais préféré un jour de l’an plein d’amour qu’un jour de l’an où je peux juste dire « je l’ai fait à Sydney ».

Party party

Bien heureusement, la soirée ne s’est passé résumer à cette expérience quelque peu décevante. Après les feux, nous sommes allés faire la fête jusqu’au bout de la nuit et c’est à ce moment-là que la joie d’une nouvelle année s’est fait ressentir. Quel bonheur de refaire la fête entre amis après un mois pommé dans le bush australien !

Sydneyyy

Je n’avais jamais réellement visité Sydney alors, les jours d’après nous avons fait des marathons de marche à travers la ville. De l’opéra, au parc de l’observatoire en passant par le pont. Une petite journée à bronzer à Bondi Beach. Des soirées plus endiablées les unes que les autres.

Le temps ne s’y prêtait pas forcément, mais qu’est-ce que c’était bon de se poser à un café et de parler de tout et rien. Se faire de nouveaux amis. Profiter de l’instant présent comme si demain n’existait pas. That’s my type of life.

Solo day

Le dimanche, mes amis sont partis dans les blue mountains, l’une des plus jolies chaines de montagne d’Australie. Je devais prendre mon train dans l’après-midi donc je n’ai pas pu aller avec eux. Alors je me suis offert une journée date avec moi-même. What a pleasure !

J’ai commencé ma journée par manger un énorme pancake comme j’en rêvais depuis longtemps. Je pense qu’ils ont mis tout ce qui leur restait dans le frigo dessus, mais il était incroyablement bon.

Puis je suis allée me balader dans le parc botanique pour profiter de la vue sur la ville sans 12 000 personnes autour. Ah ça n’a pas le même effet ! Afro House dans les oreilles, le soleil réchauffant ma peau, la mer s’agitant au passant des bateaux. J’avais cette impression de flotter sur un léger nuage. I was the main caractere of my life, as they say.

Avant de partir prendre mon train, je suis allée acheter des cartes postales que j’ai écrites accompagné du Harbour Bridge et d’un jus d’ananas. Alors que j’écrivais en rigolant du fait que j’allais plonger dans l’eau me rafraîchir entre les requins, les crocos et les méduses, ces dernières ont fait leur apparition à la surface pour me dire « Viens par là, ma petite. Nous ne te ferons aucun mal ! *rire machiavélique* ».