Les habitants ont manifesté beaucoup d’intérêt pour l’âge d’or sur le point de bouleverser la ville de Cobar… Prospérité à la mine d’or de Cobar ! écrit The Australian Star, le journal tendance de Sydney, le 4 mai 1889.
La découverte des mines
Cobar est une petite ville d’environ 4 000 habitants de la Nouvelle-Galles-du-Sud. Les Ngiyampaa, un peuple aborigène furent les premiers propriétaires de ces terres. Malheureusement, ce peuple a été forcé de quitter cet endroit qui était alors leur maison lorsque les colons sont arrivés en 1840. Ils ont néanmoins marqué la ville en la prénommant Cobar signifiant « terre brulée » ou « terre rouge » dans leur dialecte. Une nouvelle légende raconte que le nom de la ville viendrait du fait que lorsqu’on dit « copper » (signifiant cuivre) rapidement, on entend Cobar.
Ce n’est qu’en 1871 que l’histoire des mines de Cobar commença. Après la découverte du cuivre, des milliers de personnes du pays entier sont venues peupler la petite ville pour travailler dans ces mines et élever leur famille dans la sérénité financière.
The Great Cobar Copper
En 1878, les différentes mines qui ont été construites au fil des années fusionnent pour former « The Great Cobar Copper Mine » (la grande mine de cuivre de Cobar). À son apogée, elle est vite devenue d’une des plus grandes entreprises industrielles du pays. Elle a tout de même succombé à la crise économique qui suivit la 1re guerre mondiale. Cependant, elle a repris de l’activité en 1933.
Le bâtiment de l’entreprise existe toujours. Il est devenu aujourd’hui un musée contant l’histoire de Cobar et son évolution dans le temps après avoir servi d’hôtel pendant quelques années.
Le chemin de fer et la peste du lapin
En 1892, le chemin de fer arriva jusqu’à Cobar afin de faciliter les importations et les exportations jusqu’aux mines. Les rails sont encore utilisés aujourd’hui.
À cette même période, la peste du lapin (appelée Rabbit plague). Les lapins ont été introduits en Australie avec l’arrivée de la première flotte en 1788. Une population de 24 lapins a été relâchée près de Geelong en 1859 pour être chassée à des fins sportives. En l’espace de 50 ans, les lapins se sont répandus sur une grande partie du continent, avec un impact dévastateur sur la faune et la flore.
Une ville florissante
Entre 1908 et 1912, on opéra un grand réaménagement de la ville de Cobar. La communauté prospérait. Il y avait des fanfares, des processions, des pique-niques. Les gens étaient heureux. Les hommes travaillaient dur dans les mines et ces dernières étaient un succès national.
Recherchés: 2 500 mineurs pour boire des bières au Court House Hotel de Cobar
Des années sombres
1919 : The Great Cobar Copper ferme après la crise économique qui suivit la Première Guerre Mondiale. Plus de 700 personnes perdent leur travail et se retrouvent au chômage.
1920 : The CSA Mine ferme aussi ses portes, laissant de nouveau une centaine de personnes sans emploi.
Après ces deux terribles évènements, la petite ville dont l’activité principale était la mine perd 90 % de sa population entre 1921 et 1933. Les chèvres habitaient les maisons abandonnées par leurs propriétaires. Cobar était devenue une ville fantôme.
The New Occidental gold and copper
À partir de 1933, The New Occidental gold and copper (le gisement d’or et de cuivre néo-occidental) apporte une sorte de renouveau à la ville. Sa découverte repeupla les murs abandonnés de Cobar. La petite ville reprit vie grâce à de nouvelles naissances et de nouvelles familles s’installant. Le site a été repris par différentes sociétés, mais c’est aujourd’hui The Peak Gold Mine qui l’exploite depuis 1992.
CSA Mine
Comme toute bonne nouvelle ne vient jamais seule et que les temps durs finissent toujours par se transformer en positif, The CSA Mine reprend de sa fonction et réouvre ses portes en 1950.
CSA signifie Cornish, Scottish and Australia. Ce sont les nationalités des premiers propriétaires de la mine. Avec une profondeur de 1,9 km, c’est encore aujourd’hui la deuxième mine de cuivre la plus profonde d’Australie. Elle est aussi l’une des plus importantes du pays.
Malgré tout, elle a connu de grande difficulté. Elle a été vendue et achetée 3 fois en 10 ans, mais c’est la compagnie Ashanti qui bouleverse son histoire. Après l’avoir acquis en 1993, cette dernière a fermé ses portes sous prétexte de ne pas pouvoir payer ses employés. Cette trahison laissa des centaines de mineurs sans emploi alors qu’ils avaient consacré de nombreuses années de leur vie à ces mines. Leur histoire est touchante et prenante. Je vous invite à aller voir mon article La route vers la justice qui conte cette bataille que les habitants de Cobar ont dû mener pour se faire entendre par le gouvernement australien.
Le mine a été rachetée en 1999 par la compagnie Glencore.
Une prospérité sans fin
Depuis 1990 et encore aujourd’hui, The Peak Gold Mine et The New Cobar Open Cut créent énormément d’emplois et ramènent de nombreuses personnes dans cette ville complètement perdue dans l’outback australien.
Malgré tout, une inquiétude plane. En effet, la mine a changé sa façon de fonctionner en faisant travailler ses employés 7 jours consécutifs pendant 12 heures d’affilée contre 7 jours de repos la semaine qui suit. Dès lors, des travailleurs du pays entier peuvent se permettre de venir travailler dans les mines de Cobar pendant 7 jours et rentrer chez eux ensuite. Ceci a un impact direct sur l’économie de Cobar. Au lieu d’accueillir de nouveaux habitants qui accroitraient l’économie de la ville grâce à leurs dépenses sur place, les travailleurs de la mine sont principalement des gens habitant sur les côtes du pays et dépensant l’argent qu’ils gagnent des mines hors de la ville.
Des mines à ciel ouvert
Les mines de Cobar sont des mines dites « à ciel ouvert ». On peut alors aller les visiter du dessus. En tant que touriste qui se respecte et passionnée de photographie, je suis allée vous capturer mon plus beau cliché de The Fort Bourke Hill. C’est une plate-forme d’observation offrant une vue imprenable sur un site minier mais aussi sur la ville de Cobar en elle-même.
The Cobar Miners Memorial
La ville de Cobar a créé un endroit dédié à la mémoire des miniers morts. Il se trouve juste en face du musée The Great Cobar Museum. On y retrouve des instruments anciennement utilisés dans les mines mais aussi une mise en scène du travail dans les mines.