Alors que je revenais à Cobar pour la troisième fois, cette fois-ci accompagnée de mon amoureux, Bryce me parle d’une opportunité professionnelle impliquant mon ticket de forklift. Moi qui pensais devoir reprendre a boring job en restauration ou en cleaning, j’étais aux anges.
Une belle surprise
L’emploi passait par un contractor. Un de ses clients cherchait des employés pour compenser des démissions. J’ai alors échangé avec le contractor, Chris, pendant plusieurs jours jusqu’à ce que je comprenne que son client était en réalité CSA Mines. Wait a minute ! Je vais rentrer en mine ???? Mon sang n’a fait qu’un tour dans mon corps. C’était l’expérience de rêve.
Tous les backpackers parlent des mines, étant le Graal de l’Australie. Une expérience hors norme, un monde inconnu (de l’argent à foison, on doit bien se l’avouer aussi). Cependant, cet univers semble impénétrable. Il faut non seulement avoir beaucoup de tickets (white card, confined space, working at Heights, etc…) mais il faut aussi être là au bon moment au bon endroit pour pouvoir être pris sans expérience en tant que simple voyageur. Puis, même si par chance vous arrivez à y entrer, ce sera la plupart du temps en tant que spotter ou housekeeper (which aren’t the most interesting jobs).
Un meeting professionel (kind of)
Une semaine après mon arrivée à Cobar, Chris me propose un meeting avec les mines pour parler des modalités. « Rien de formel » me rassure-t-il, « nous nous rejoindrons dans un café ».
Vendredi, 13 h, je me retrouve devant mon café préféré, Gumnuts (kind of le seul de Cobar, en réalité). Pendant plus d’une heure, deux employés des mines m’expliquent en quoi le job consisterait. Je ne comprends pas tout le vocabulaire utilisé, mais il s’agirait d’un travail de cariste dans l’entrepôt des mines. « Ça peut être sous terre, mais c’est peut-être sur la surface. On ne sait pas non plus si ce sera un emploi du temps 7 on/7 off ou 5 jours par semaine ». Je ressors de ce meeting avec très peu d’information en plus, mais avec un gigantesque sourire sur les lèvres. Si ça se fait, ça sera une expérience extraordinaire, me suis-je dit. J’essaie tout de même de ne pas m’emballer pour éviter d’être déçue.
Patience patience
S’en suis d’une longue attente. L’administratif des mines en rendrait fou plus d’un tant il est lent. Tout le monde a beau être d’accord, il faut au moins 1 mois avant qu’une réponse soit donnée. Loan travaillant, je me suis retrouvée à passer mes journées seule, m’obligeant à être productive. Mais il s’avère qu’une Lucine s’ennuyant trop longtemps n’est clairement d’aucun-bénéfice. Bien heureusement, la sage raison de ma maman me ramena à la réalité : « Tu es en train de pénétrer un monde spécial, Lucine. Il ne le serait pas si tout le monde pouvait y accéder facilement. Il mérite un peu de patience, tu ne crois pas ? ». Hmm, interesting way of seeing things…
Alors, j’ai pris mon mal en patience (à mon level…). Après tout, c’est vrai, il n’y aurait aucune excitation si l’accès y était simple et à la portée de tous.
De la déception à l'excitation
Je devais avoir la réponse définitive le mercredi suivant. Mais le jour venu, tout ne s’est pas passé comme prévu. Chris m’envoya un message m’expliquant que les mines recherchaient quelqu’un pour un CDI. Ce qui, même si j’avais voulu, n’aurait pas été possible dû à mon visa. La déception s’est emparée de moi. Je m’étais trop emballée. C’était foutu. « Nous aurons la réponse définitive mercredi prochain », m’assure-t-il. « On croise les doigts, tout n’est pas perdu ! ».
Mercredi 16 octobre. Nous y sommes. Ai-je attendu 3 semaines en vain ou est-ce que cette expérience m’est destinée ? C’est alors que je reçois un appel de Chris : « You have been successful for the job! » Je lui ai fait répéter cette phrase pour être sure de bien avoir entendu. Oh my God… je vais entrer en mines ! Bien que les modalités soient encore très floues, j’étais prête à n’importe quelle adaptation pour découvrir cet univers si mystérieux.
Fit enough to fit the job ?
La semaine suivante a été composée de rendez-vous médicaux. Les mines ne rigolent pas avec la forme physique.
J’ai tout d’abord passé ce qu’ils appellent un fonctionnal. On m’a fait faire des pompes, des abdos, du cardio, des extensions musculaires, des squats. J’ai dû porter jusqu’à 35 kg à bout de bras, monter et descendre d’un step sur un tempo précis pendant 5 minutes et j’en passe !
Le lendemain, j’ai passé une visite médicale basique, un test auditif, une radio des poumons et j’ai fait une prise de sang. Bon, je suis pas convaincue de la véracité des résultats tant le médecin à survoler mon corps de loin mais tant que ça me permet d’avoir l’approbation définie des mines, ça me va !
Après ça, je devais attendre que Chris reçoive les analyses pour pouvoir m’inscrire à la formation. Heureusement, elles sont vite arrivées prouvant ma bonne condition physique et j’ai enfin pu passer à la dernière étape de tout le processus : the induction !
The surface induction
Le mercredi suivant, je fis mes premiers pas à l’intérieur de CSA mine. Je n’avais pas plus d’information sur le travail que j’allais devoir accomplir et pourtant, je ne pouvais retenir l’excitation qui brûlait en moi. Whatever it was, I was ready !
La matinée commença par un test d’alcoolémie, de drogue et d’hydratation. Il n’est pas possible de rentrer dans les mines sans passer par cette étape. L’employer en charge de la formation nous a ensuite fait visiter la surface du site (il y a une autre formation pour la partie sous terre que je ferais probablement plus tard). La surface n’est pas forcément impressionnante à voir, mais les immenses infrastructures font tout de même leur petit effet.
Le reste de la journée s’est déroulé dans une salle de classe. Eh oui, le mot d’ordre des mines c’est safety alors il faut bien une journée entière pour énumérer les centaines de règles de sécurité du site. Le deuxième c’est hydration ! Ils n’ont cessé de nous répéter à quel point boire de l’eau était important. 10/12 litres par jour, disent-ils.
En fin d’après-midi, je suis allée visiter plus en détail l’endroit où j’allais travailler : la warehouse. Le boss me présenta à mes collègues et m’annonça qu’il m’attendait demain à 6 h pour commencer à travailler. Alors après 6 semaines d’attente, à espérer sans s’emballer, à imaginer dans le flou, je peux officiellement dire que je travaille en mine !!!!