Alors que notre aventure en woofing touchait à sa fin, mon fidèle acolyte, Robin et moi-même n’avions aucun plan en ce qui concernait l’avenir. Travailler ? Continuer à voyager ? Aller faire du woofing ailleurs ? Tant d’options s’offraient à nous. C’est alors que Virginia, la dame chez qui nous avons passé 3 semaines en workaway, nous dit qu’une de ces collègues a besoin de quelqu’un pour garder ses chevaux et ses bébés dalmatiens pendant deux semaines. Aux mots « bébés dalmatiens », notre décision était déjà prise. Nous avons alors plié bagage et nous nous sommes dirigés en direction de Mareeba, à 1 heure de Cairns.
Nous avions dans l’idée de trouver un travail sur la ville pour pouvoir économiser un maximum et occuper nos journées. Seulement, aucune opportunité ne s’est proposée à nous. Nous nous sommes donc retrouvés dans une maison avec pour seul devoir de nourrir les chiens et donner à boire aux chevaux. Alors, après avoir décimé tous les Harry Potter (in English, of course), cuisiner toutes sortes de gâteaux (cinnamon Rolls, carottes cake, scons, brownies, brookie…), jouer des heures durant avec les chiots et profiter du jacuzzi qui trônait sur la terrasse de la maison, nous nous sommes décidés à un retour à la population et au monde extérieur.
Devies creek
À 25 min de Mareeba, Devies creek est une petite rivière traversant les montagnes des tablelands. À partir du parking, un petit chemin nous emmène jusqu’aux chutes Devies. Puis le sentier se poursuit à travers les eucalyptus et les gigantesques fougères arborescentes australiennes jusqu’à une plage où l’on peut se baigner sans risquer de faire une chute de 15 mètres ou pire… de croiser un crocodile !
Marrera Golf Club
Un ami travaillant sur Mareeba nous à conseiller d’aller faire un saut au golf club de Mareeba après 17 heures sans nous dire ce qui nous y attendait. Nous nous sommes littéralement retrouvés face à un champ de kangourous ! Comme d’habitude, je me faisais observer autant que j’observais. Oreilles dressées, regards intrigués, immobiles. Je pense que ça aurait pu durer des heures si je ne les avais pas fait fuir en essayant de m’approcher plus pour capturer de plus près le petit joey (un bébé kangourou) sortant son museau de la poche de sa mère. J’en avais déjà vu un dans le bush de Cobar, mais jamais dans une poche !
Saviez-vous que la mère peut avoir jusqu’à 3 bébés à la fois ? Le premier est hors de la poche, le deuxième vit dans cette dernière et le dernier n’est encore qu’un embryon dont le développement est mis en pause en attendant la croissance du cadet. La faune (particulièrement la faune australienne) ne cessera de me surprendre.
Emerald creek
Non loin de Devies creek se trouve Emerald creek. Ce spot magnifique entre les montagnes et la forêt offre un instant coupé du temps et du monde. L’herbe tapissant les montagnes verdoyait sous les rayons du soleil brillant. Nous avons remonté la rivière jusqu’à trouver l’endroit parfait pour se baigner, lire et jouer aux échecs (notre nouvelle activité préférée). Nous avons trainé les pieds dans l’eau toute l’après-midi en attendant que le soleil couchant nous oblige à rentrer à la maison.
Mungalli falls
Cette cascade était prévue sur notre road trip en janvier, mais nous n’avions pas pu y aller dû à une route en travaux. Alors quand nous nous sommes rendu compte que nous étions seulement à 1 heure de celle-ci et que la route était de nouveau ouverte, nous avons sauté dans la voiture !
Je ne sais pas s’il y a un nuage qui s’est pris d’amour pour cette contrée australienne ou si c’est un concours de circonstance, mais chaque fois que nous avons mis un pied dans ce coin du Queensland, il pleuvait à un saut. Malgré tout le paysage n’en reste pas moins magnifique. Je serais même tentée de dire que la pluie l’embellit, le rends plus mystérieux et inaccessible. Qui aurait l’idée voire oserait se rendre à une cascade alors qu’une tempête bas à plein fouet ?
Nandroya falls
Quelques kilomètres après Mungalli se trouvent les Nandroya falls. Nous avons marché 2 km avant d’arriver aux chutes. Nous sommes sortis de la forêt par un petit passage entre les arbres et tel dans un mauvais film américain, nous avons levé les yeux en slow-motion sur ce spectacle incroyable. Une puissante cascade de 50 m faisant plus de bruit qu’une fusée en décollage se trouvait encastrée entre roches et arbres. Le cyclone Jasper a laissé des marques de son passage sur ce lieu lui donnant une apparence agitée et hostile malgré les quelques rayons de soleil qui perçaient les épais nuages gris.
Turtle walk track
À son nom, nous nous sommes dit que nous allions longer une petite rivière qui allait nous emmener jusqu’à un coin où nous pourrions observer des dizaines de petites tortues. Nous avons alors enfilé nos maillots de bain et nos claquettes pour une petite randonnée au bord de l’eau. Que nenni ! Après seulement 100 m de marche, nous avons commencé à gravir une interminable montagne. Il s’est avéré que le sentier nous a emmenés jusqu’à son sommet où nous avons pu observer… un caillou. Ah ces Australiens ! Ils adorent donner des noms d’animaux à des rochers.
La vue était tout de même extraordinaire. Nous avons eu le droit au plus bel arc-en-ciel que la vie ne nous avait jamais offert. Nous sommes restés de longues minutes à admirer cette vue vertigineuse avant qu’une pluie violente nous chasse de notre rocher tortue. Et bien, une rando en claquettes dans une pente à 40 % tapissée de feuille et d’aiguilles de pin mouillées, ça ne fait pas bon ménage. Mais c’est là que je me suis rendu compte à quel point la culture australienne nous engloutissait à petit feu. Jamais en France je n’aurais imaginé faire une telle randonnée avec si peu d’équipement !
La Grande Barrière de Corail
La fameuse. La seule. L’unique. 3 mois que je la longe sans même m’être présentée à elle. Il le fallait. Alors nous avons réservé une excursion sur un bateau pour aller faire du snorkeling (observer les fonds marins avec un masque et un tuba) sur la grande barrière de corail ! Obviously, la pluie nous a gentiment accompagnés durant tout notre périple. Seulement, alors que la tempête se faisait sentir dans l’air, sous l’eau, un splendide calme régnait.
Il n’y avait que moi et cette vaste étendue d’eau remplie de poissons et de coraux aux mille couleurs. J’ai retenu mon souffle lorsque je me suis retrouvée face à un requin, mais ce même souffle a totalement était coupé quand je me suis retrouvée à nager aux côtés d’une tortue de mer. Sa nage était aussi apaisante qu’hypnotisante. Elle était si sereine, si gracieuse. Malgré le fait qu’elle ne lira surement jamais cet article, je la remercie pour ce moment magique.
Après nous être arrêtés à deux endroits différents sur la barrière, nous avons dû faire demi-tour à cause de la tempête. Robin et moi sommes sortis sur le ponton du bateau pour profiter de ces derniers instants en mer, arrosés tant par la froide pluie du ciel que par la chaude eau salée de la mer. Il en faut définitivement peu pour heureux !