Lorsqu’on voyage, on veut tout voir. On veut tout faire. Découvrir tous les endroits les plus magiques d’un pays. Faire des activités sensationnelles pour se créer les plus beaux souvenirs. Rencontrer des personnes formidables avec qui vivre ces expériences folles. Mais parfois, à vouloir en faire trop, on perd du temps.
Profiter de l'instant présent
Avant d’arriver en Australie, j’ai établi une bucket list des endroits que je voulais visiter avant de partir. La liste est longue, le temps est court. J’ai alors pris la fâcheuse tendance à avoir constamment hâte d’où j’allais aller après avoir checker un endroit sur ma liste. Je pensais au prochain endroit alors même que j’étais en train d’en découvrir un. Je m’égarais dans une dimension temporelle inexistante.
Quand je suis arrivée sur la Gold Coast en octobre, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder ce qu’il y avait à faire autour de la ville alors que je n’avais pas exploré un quart de cette dernière. Il y avait Brisbane et Byron Bay à une heure de bus. J’étais prête à sauter dans le premier qui passait quand ma mère m’a dit : « Profite de la où tu es en cet instant t ».
Cette simple phrase a changé totalement ma façon de voyager. Mon but n’est alors plus d’en faire le plus possible. Mon but est de profiter pleinement de chaque endroit le plus possible. Désormais, je suis reconnaissante devant chaque paysage à couper le souffle. Je ne pense pas à ce qui va venir, mais j’admire ce qui est. Le futur n’existe pas alors que le présent est réel.
J’ai alors fait connaissance avec ce sentiment extraordinaire de plénitude lorsque je profite de l’instant présent. Je me sens comblée. Je n’attends pas quelque chose qui n’arrivera surement jamais. Je cueille la réalité d’un instant magique.
Apprendre à ne rien faire
La société dans laquelle nous vivons nous apprend qu’il faut constamment être productif. Passer une journée à ne rien faire ou se coucher sans avoir appris un nouveau fait sur le monde qui nous entoure n’est pas considéré comme une journée fructueuse. On en vient à culpabiliser lorsqu’on n’a pas assez accompli de tâches à notre goût. C’est pourtant tellement important d’avoir des moments dans notre journée où on laisse la flemme l’emporter et où l’on ne fait rien. Où l’on se coupe de toutes distractions. Où l’on s’abandonne à nos pensées.
→ Se découvrir soi-même
Lorsqu’on ne fait rien, on se retrouve face à soi-même. Sans distraction, la petite voix dans notre tête peut enfin se faire entendre. On peut alors laisser parler nos pensées. Écouter nos peurs et nos angoisses. Rencontrer nos goûts et nos passions. Découvrir nos barrières et nos limites. C’est un exercice qui en effraie plus d’un. Selon moi, c’est une des raisons principales à l’hyperactivité constante de notre société. On a peur de se faire face.
Lorsqu’on voyage en solo, c’est la première chose à laquelle on est confronté. C’est aussi la première chose qui fait la différence quand on revient chez nous. On se connait. Et ça n’a pas de prix.
→ Etre d'autant plus productif
Ça peut paraitre complètement paradoxal et c’est pourtant un fait. À force d’essayer d’être trop productif, on se noie dans sa productivité. Prendre le temps de ne rien faire nous fait alors prendre un certain recul sur la situation. Après s’être posé quelques instants, être aller se balader pour se vider la tête, votre esprit devient plus clair et plus lucide. Il n’y a rien de plus productif qu’être improductif lorsqu’on n’arrive pas à avancer.
→ Retrouver son âme d'enfant
Vous voyez les yeux d’un enfant émerveillé par quelque chose ? Cette fascination résonnant dans un « woaaah » simple, mais si puissant. Cet enchantement se manifestant par des milliers d’étoiles dans un regard. Au fil des années, nous perdons cette faculté à être émerveillé par les choses simples de la vie. En réalité, on ne s’en donne plus le droit. Un adulte respectable se doit de rester sérieux et terre à terre. Il doit être toujours occupé et n’a pas le temps de s’attarder sur tout et n’importe quoi. Les rêves et l’admiration ne sont autorisés seulement quand il y a un but professionnel à atteindre. Pourtant, ils sont notre oxygène.
Ne rien faire est la meilleure chose à faire pour reconnecter avec cette âme d’enfant. Pour retrouver cette créativité qui nous poussait alors à trouver de la beauté dans chaque chose simple. En se coupant de toutes distractions, on va commencer à réellement observer ce qui nous entoure en s’attardant sur leur magnificence, sur leur grâce, leur harmonie. Comme le fait si bien un enfant.
Point important :
Quand je parle de ne rien faire, je ne parle pas de regarder des films pendant 7 heures d’affilée, affalé sur le canapé du salon. Je ne considère pas les réseaux sociaux, les films ou les séries comme « ne rien faire ». Ils sont une distraction, comme toutes autres activités.
Je parle de marcher sans avoir de destination. Je parle de laisser divaguer ses pensées devant un paysage ou un tableau. Je parle de se laisser aller au gré de la vie sans essayer de contrôler notre environnement.
The miracle morning
Je suis le genre de personne à me lever 10 minutes avant de partir. Je m’habille, je me brosse les dents et je pars. J’ai toujours privilégié le sommeil sur un petit-déjeuner ou une bonne douche.
Depuis que j’ai commencé mon premier job en Australie, je me suis rendu compte que la première activité de ma journée était d’aller au travail. C’était déprimant. En plus de ça, ma matinée commençait dans la précipitation afin de ne pas être en retard. Tout était calculé à la minute près.
Puis, j’ai découvert le miracle morning. Se lever plus tôt pour faire ce qu’on a envie de faire. Selon le journal des femmes, le miracle morning démontre que prendre son temps est une ressource essentielle à notre bien-être. Ainsi, au lieu de commencer sa journée dans le rush, elle commence par quelque chose que l’on aime faire. Lire un livre. Cuisiner. Regarder un film. Méditer. Chaque matin débute avec une activité apaisante et conciliatrice.
Prendre son temps permet de reconnecter avec la vie mais aussi avec soi-même.
Vivre chaque instant pleinement
Essayer de courir plus vite que le temps n’est pas la solution. Au-delà du fait que le temps est un instrument inventé par l’homme afin d’avoir plus de contrôle sur la vie et qu’il n’existe pas vraiment, on gâche des moments de vie précieux. Quand la vie nous offre un instant magique, nous nous devons de le chérir à ce moment précis. Nous nous devons d’en absorber tout le bonheur et la plénitude qu’il en découle. Alors sans penser à ce qui a été ou à ce qui sera, on prend le temps de profiter de ce qui est.
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