5 jours et un pays infiniment grand devant nous : qu’allons-nous faire pour notre dernier weekend avant une longue séparation de 2 mois ? Sans vraiment avoir de réponse, nous sommes montés en voiture et nous avons commencé à voguer vers des terres inconnues.
Mudgee
Après avoir passé la nuit au free camp Punto Falls Reserve à quelques kilomètres de Dubbo, nous avons continué notre route jusqu’à arriver à Mudgee. Internet décrivait cette petite ville comme pittoresque. Nous y sommes allés sans vraiment y croire. Les villes australiennes ayant seulement quelques siècles ne sont dotées d’aucun charme. Et pourtant, Mudgee fut l’exception qui confirma la règle.
Bien que tout aussi récente que les autres villes australiennes, elle abritait une belle architecture et une incroyable vibe. Le printemps est venu ajouter sa touche de magie en parsemant les rues de fleurs colorées. Nous avons longtemps flâné dans ses parcs et ses églises. J’ai retrouvé ce sentiment que j’aime tant de découvrir un joli village comme on peut avoir en France. Non pas que cette dernière me manque, mais je dois bien avouer que l’Australie manque terriblement d’histoire.
Lake Windamere
Alors que nous poursuivions notre route vers le sud, nous ne cessions de nous émerveiller. La highway longeait un grand lac de plus de 1000 km2. Pauvre que j’étais à seulement pouvoir jeter des coups d’œil par-ci par-là pour ne pas finir les quatre roues dedans. Alors nous avons emprunté un petit chemin agricole pour l’admirer dans toute sa splendeur. Son bleu se contrastait parfaitement avec le vert clair de l’herbe asséchée par les fortes chaleurs. Ses méandres embrassaient les collines et forêts alentour. Nous aurions bien sauté dedans, mais son immensité nous a empêchés de trouver une porte d’entrée pour accéder jusqu’à une rive.
Ilford Valley Cherry Farm
En fin d’après-midi, nous sommes arrivés dans une ferme de cerise qui nous servira de campement pour la nuit. L’appel de la douche nous a poussés à payer un campground. Je sais que je ne pourrais pas me considérer comme une vraie aventurière tant je n’aurais pas passé au moins une semaine sans douche, mais que voulez-vous !
L’endroit était néanmoins splendide (allier l’utile à l’agréable, n’est-ce pas le combo parfait ?). Au crépuscule, des dizaines de kangourous sont venus brouter l’herbe à quelques mètres de nous. Un vrai spectacle ! Les mâles se battaient, les bébés embêtaient leurs mamans, d’autres dormaient sur le sol encore imbibé par la chaleur de la journée.
Nous les avons longuement observés. Eux aussi, d’ailleurs. J’ai même joué à 1, 2, 3… soleil ! avec l’un d’eux. Je tentais de m’approcher au plus près pour le prendre en photo. Dès qu’il relevait la tête, je m’arrêtais nette. Plot twist : j’ai perdu.
Cudegong river
Le lendemain matin, nous sommes partis un peu plus vers l’Est pour rejoindre la Cudegong River. Là-bas, nous y avons loué des kayaks pour arpenter l’affluent. Il y avait beaucoup de monde lorsque nous sommes arrivés sur le point de location, mais lorsque nous étions sur l’eau, ce n’était plus que nous et cette nature infinie.
Seuls un silence reposant et le bruit de nos rames caressant la surface de l’eau se faisaient entendre. Quelques fois, on voyait des poissons sortir leur tête pour un bonjour amical ou des chèvres qui grimpaient dans les roches sur la rive. Nous aurions pu rester des heures dans ce calme apaisant, mais l’heure tournait et nous devions déjà ramener les kayaks.
La Cudegong River se trouve dans le Wollemi National Park. Deuxième plus grand parc national du NSW, il est classé au patrimoine mondial de l’humanité. Je ne pense pas qu’il soit utile de dire pourquoi. Les photos parlent d’elles-mêmes. I mean… Cette eau ! Ce vert ! Ce paysage !
Du calme à la tempête
Alors que notre weekend devait continuer à s’écouler tranquillement entre les montagnes du Wollemi National Park, nous nous sommes rendu compte que nous étions à seulement 4 heures de bus de Sydney. Deux mois pommés dans le bush australien ? Deux grands fêtards ? 80 $ l’aller-retour jusqu’à Sydney pour une soirée endiablée ? Est-ce que la question se pose réellement ?
Comme deux adultes responsables, nous avons pris la route jusqu’à Bathrust, nous avons sauté dans un bus qui est arrivé à 21 h à Sydney, nous avons dansé toute la nuit sur la musique d’un incroyable DJ berlinois et nous avons repris un train le lendemain, as if nothing had happened.
Le contraste entre notre début de journée kayakant dans le calme de la nature et la fin dansant à en perdre la tête sur ce que mes parents appelaient du boom-boom insupportable est assez représentatif de nos deux personnalités. Either everything or nothing, as we say !
The Bridle Track
Le dimanche, il fut temps de commencer le chemin retour vers Cobar. Nous avons donc emprunté le début du Bridle Track jusqu’à Bruinbun Resverve où nous sommes restés pour la nuit.
The Bridle Track est un chemin reliant Bathrusrt à Hill End. Seuls les 4×4 sont autorisés à partir du free camp où nous avons dormi, pour la bonne raison que tout autre véhicule resterait coincé plus d’une fois sur cette route escarpée. Je vous déconseille vivement de laisser parler la petite voix dans votre tête qui vous dit « Oh, mais ça va passer ». Non.
La piste commence gentiment avec seulement d’énormes crevasses, mais la suite se corse avec des pentes à plus de 25 %. However, lorsqu’on a un 4×4, on s’amuse comme des fous sur cette route ! Même si au bout d’un moment, on avait hâte que les vibrations s’arrêtent, ahah.
Il nous a fallu 2 heures de route et 52 km avant d’atteindre Hill End. On s’est même fait un petit kiff sur la route en traversant la Macquarie River qui serpentait à nos côtés tout le long de la route. J’ai conduit à travers la rivière en serrant tout ce qui était serrable dans mon corps tant je n’étais pas à l’aise. But it was so much fun !
Hill End
Le propriétaire du seul café/bar/restaurant/supermarché/hôtel de Hill End nous expliqua que c’était autre fois le plus grand village du NSW. Il s’est fait connaitre grâce au Gold Rush des années 1850. C’est ensuite le 19 octobre 1872 que Hill End est définitivement rentré dans l’histoire : ce jour-là Bernhardt Holtermann découvrira ce qu’on appelle le « spécimen Beyers-Holtermann ». C’est la plus grosse pépite d’or jamais découverte au monde, un record qui n’a encore jamais été battu. Sa masse unique de récifs de quartz et d’or pesait 285 kg et, une fois broyée, elle a produit environ 93 kg d’or. Sacrée pépite d’or, tout de même !
Autre fun fact que ce monsieur nous a appris : si l’on entend un Kookaburra chanter en plein milieu de la journée, cela signifie qu’il va pleuvoir. On les a entendus dans l’après-midi. Une heure après, il pleuvait. Crazy, isn’t it ?
Après toutes ces merveilleuses aventures, il est malheureusement temps de rentrer à la maison. J’ai l’impression d’avoir vécu 6 vies en un weekend tant nous avons fait et vu des choses incroyables ! Merci de m’offrir ces moments hors du temps, Loan.
Mais quelle vie !!!!