Alors que nous cherchions un endroit où passer le weekend, nous avons jeté notre dévolu sur Tilpa : the village on the flood plain. À 2 heures de route de Cobar, nous ne savions pas vraiment ce que nous allions trouver, mais nous ne nous attendions surement pas à ça…
Driving through the desert
La route jusqu’à Tilpa était désertique. Les plaines s’étendaient à perte de vue. Les quelques arbres se battant en duel à l’horizon disparaissaient dans les mirages. Certains pourraient trouver ce paysage ennuyant. Nous l’avons trouvé fascinant. Tantôt nous étions comme perdus dans le désert du Nouveau-Mexique, tantôt dans les oliviers du Maroc (les arbres y étaient du même ton).
Nous avons croisé le chemin de nombreux émeus qui se baladaient entourés de leur dizaine d’oisillons.
By the way, fun fact sur les émeus : les femelles sont polyandres. C’est-à-dire qu’elles vont s’accoupler avec plusieurs mâles durant la saison. Une fois les œufs pondus, ce sont les mâles qui s’en occupent. Sacréement matriarcale la société des émeus !
Tilpa
Nous savions qu’il n’y avait pas grand chose à Tilpa mais lorsque nous avons dépassé le petit panneau annonçant « Tilpa: the village of flood plain. Population : 6″, nous nous sommes réellement demandé ce que nous étions venus faire là et ce que nous allions y faire pendant tout un weekend.
Un pub/hotel/restaurant occupait 87 % du petit village. Les 13 % restant étaient composés d’un terrain de jeu pour enfant, d’un terrain de tennis et d’un free camp. Après tout, qui a besoin de plus pour vivre convenablement ? De la bière et de quoi se divertir une fois drunk as fuck et le tour est joué !
On rigole, on rigole, mais en attendant, lorsque nous sommes arrivés devant le pub, ce dernier était bien rempli. Une cinquantaine de gens s’y rafraichissaient pour survivre à cette chaude journée de novembre. Nous avons décidé d’y entrer afin de trouver quelqu’un qui puisse nous aiguiller sur de potentiels endroits où se balader. À notre grande surprise, nous sommes tombés sur 4 backpackers. Il n’y a vraiment qu’en Australie où tu peux aller dans le coin le plus pommé du pays et y trouver foule !
Nous avons longuement parlé avec les backpackers du pub qui nous ont, entre autres, raconté l’histoire de Ivan Milat, le tueur en série de backpackers. Il a écrit son nom sur le mur du pub comme beaucoup d’autres. Il s’est fait arrêter dans les années 90 après avoir assassiné 7 backpackers. Il est mort il y a quelques années maintenant, mais l’idée qu’il soit passé par là nous a fait froid dans le dos !
Tilpa's beach
Sous recommandation de nos nouveaux amis, nous sommes allés au bord de la rivière qui passe à travers Tilpa. Du soleil, de l’eau, du sable : on se serait presque cru à la mer ! Nous avons étalé le matelas de la voiture par terre, sorti l’enceinte et un jeu de cartes et voilà comment nous avons passé le plus ressourçant des weekends. L’après-midi a été bercé par le chant des oiseaux et le béguètement des chevreaux sauvages. J’en aurais bien adopté mais aucun d’entre eux a voulu nous adopter en retour.
Le soir, nous sommes retournés à la petite plage pour une petite soirée autour d’un feu de camp, de bières et de discussions n’ayant ni queue ni tête. Nous n’attendions rien de ce weekend et nous ne pensions certainement pas faire de nouvelles rencontres, mais après tout, nous sommes en Australie : moins les choses sont planifiées, plus la vie aime nous surprendre !
Just so you know
Tilpa est traversé par Darling river. Cette gigantesque rivière couvre 14 % de l’Australie. En fait, elle récupère toute l’eau des chaines de montagnes du Queensland, mais aussi des Blue Mountains dans le New South Wales. Pendant la période de forte pluie, elle peut donc atteindre jusqu’à 80 km de largeur ! C’est de ces impressionnantes inondations que Tilpa tient son nom de « Village des plaines inondables ».
La Darling river se jette ensuite dans le fleuve de Murray à Wentworth après 1472 km de méandre au milieu des terres australiennes. Elle a été un moyen de transport très utilisé durant tout le 17e siècle afin de joindre les petits villages entre eux. Elle a néanmoins perdu de l’importance vers les années 20 lorsque de nouvelles formes de transport firent leur apparition.