L’Australie : le pays aux mille opportunités. Comment ne pas en profiter ? Je me suis mis en tête d’essayer tous les métiers possibles et imaginables et cette (j’espère) longue liste commence par le traffic control. Ce n’est en effet pas un métier qui fait rêver, mais il faut bien commencer quelque part !
La formation
Pour avoir accès à ce métier, j’ai du passé une formation d’une journée qui m’a coûté 450 $. Le prix peut paraitre exorbitant pour l’allure du job mais il serait apparemment considéré comme le deuxième job le plus dangereux étant donné qu’on se retrouve constamment au centre de la circulation. Néanmoins, je n’ai pas appris grand-chose pendant la formation. Nous avons passé 3 heures à remplir l’examen avec le prof (oui, vous avez bien lu : avec le prof) en prenant une pause toutes les 30 minutes histoire de ne pas trop fatiguer notre poignet. Puis, nous avons fait un peu de pratique en passant chacun notre tour au talkie-walkie avec un panneau stop/slow dans la main. Le but était de réussir à parler distinctement et à comprendre à quel point la communication avec l’autre traffic controller était importante au risque de terribles accidents.
Le training - Jour 1
Après la formation, il faut effectuer 20 heures de pratique avant de pouvoir valider le ticket. J’appelle la compagnie à 6 h 30 du matin pour qu’ils me placent sur un site et je suis envoyée tout droit… dans un cul-de-sac d’un riche quartier de Cairns. Alors à part devoir gérer la circulation de deux/trois Lamborghinis ou Porsche, il n’y avait pas tant à apprendre. Je suis alors restée 8 longues heures assise à regarder les travailleurs de la compagnie de construction refaire la route. Le cliché d’il y en a 5 qui regardent et 2 qui travaillent est tellement vrai, s’en est aberrant !
Bien que la journée ait été très ennuyante, la vue sur la ville de Cairns était splendide. J’ai aussi beaucoup aimé observer le chantier. J’en ai bien plus appris sur le métier d’ouvrier de voirie que celui de contrôleur de traffic but anyway ! Je sais maintenant nivelée la route, je sais comment marche la curve machine, je sais comment on fait un trottoir et je sais de quoi est composé une route. Je crois que je me suis trompée de voie…
Le training - Jour 2
À mon grand désespoir, j’ai été replacé sur le même chantier le lendemain. Je n’ai alors encore rien appris mais je les ai observé couler le béton et dessiner la courbure du virage avec la curve machine. Un des travailleurs qui n’avait visiblement pas envie d’aider ses collègues m’expliquait chaque étape dans les moindres détails. C’était étonnamment très intéressant. Jamais je ne m’étais arrêtée pour regarder les ouvriers de la route s’affairer. C’est en réalité tout un art de précision afin que le résultat soit aussi pratique qu’esthétique.
Le training - Jour 3
5 more hours to go ! Aujourd’hui était bien plus fun que les autres jours. Enfin, quand je me dis que je vais surement faire ça des heures durant, des jours durant voire des semaines durant, ça ne m’enchante pas tellement, mais en tant que « matinée découverte du métier », je me suis bien amusée. Je communiquais au talkie-walkie avec mon collègue qui se tenait au feu rouge opposé :
- « Car on approach. Am I clear to send traffic ? »
- « Clear to send »
- « Sending two »
- « Copy two… Received your two, holding zero »
- « Same same »
Bon, je vais surement finir folle à répéter 130 fois par jour la même chose, but anyway. Je vous annonce que je suis officiellement a traffic controller ! Il ne reste plus qu’à savoir où le vent me portera pour effectuer mes premières vraies heures payées. Townsville ? Rockhampton ? Sunshine Coast ? Après un mois à Cairns, l’aventure m’appelle de nouveau.