À peine sommes-nous arrivés à Cobar, Sharon nous explique : « Tous les deux ans, toute la famille du côté de ma maman se réunit dans le bush pendant 5 jours. De grandes festivités ont lieu. Plus de 300 personnes viennent de chaque coin de l’Australie pour ne pas manquer cet évènement. C’est quelque chose à vivre ! » . Eh bien, elle ne disait pas faux. Quel weekend de folie !
Un village familial
Tout a commencé avec les arrières grands parents de Sharon. De leur amour sont nés 6 enfants. Au fil du temps, les enfants ont fait des enfants qui ont fait des enfants. Et depuis maintenant 50 ans, ils se réunissent tous ensemble tous les 2 ans pour célébrer le fruit de l’amour de ces deux personnes. 6 enfants = 6 familles. Chaque famille a créé son petit paradis de son côté qui, au fil des années, s’est avéré devenir un véritable petit village.
Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux de la réunion de famille, la mâchoire nous en est tombée. Je ne m’attendais à rien, mais je n’étais clairement pas déçue. Dans un terrain clôturé se tenaient des centaines de caravanes, des swags, des scènes de spectacles, un terrain de tennis, un terrain de football, une tyrolienne, des petites maisons en taules faisant office de cuisine, de douche ou de toilettes sèches.
Aussi, chaque famille a sa couleur attribuée. La famille de Sharon est rose et s’appelle les Higginsville. Higgins étant le nom de famille de sa grand-mère, ils ont ajouté le suffixe « ville » pour représenter leur petite communauté familiale.
Un festival familial
À peine arrivés, nous nous sommes tous réunis pour rendre hommage à l’amour des deux personnes grâce à qui cette réunion existe. Des discours ont été prononcés, des larmes ont été versées, des chansons ont été chantées.
We are one, but we are many. And from all the lands on earth we come. We share a dream and sing with one voice: I am, you are, we are Australian. I am, you are, we are Australian. — I Am Australian – Bruce Woodley, 1987
Au début d’après-midi, un tournoi de tennis a été organisé. Chaque famille jouait l’une contre l’autre jusqu’à avoir un grand gagnant. Les Higginsville ont malheureusement perdu mais pas besoin d’une victoire pour partager une énième bière autour d’un barbecue. Ahhhh ces Australiens !
Il y a ensuite eu The incredible talent for kids où des dizaines d’enfants sont montés sur scène pour show off their talent. Certains chantaient, d’autres dansaient. Le soir, autour d’un feu de camp géant, la même chose a été organisée pour les adultes. Guitare, poésie, humour. It was a real show !
La nuit s’est poursuivie autour du feu à manger du ragout et du riz-curry cuit aux braises. Toute la famille s’est joyeusement essayé au français: « How do you say « good » ? ». « How do you call a french stick ? ». « Hey, hear me out: Bonnejowr, jay m’appèl ». Nous étions devenus une attraction à nous-mêmes. Après tout, nous étions les seuls français à avoir pénétré cette réunion de famille ever. La classe, non ?
Un match familial
Le dimanche était consacré au football (footy). Ce n’est pas le football que l’on connaît en France (ils appellent ça soccer en Australie). Ce jeu s’apparente plus au rugby, cependant il exige de parcourir un terrain beaucoup plus étendu — le jeu se pratique donc essentiellement au pied et moins à la main. Il y a des déclinaisons de ce jeu comme le touch-football où dès qu’un adversaire touche le détenteur de la balle, ce dernier doit céder l’attaque à l’un de ses coéquipiers. La balle change de camp lorsqu’un point est marqué ou lorsque l’équipe adverse l’intercepte.
La déclinaison qui a été jouée pendant la réunion est le tag-footy. Chaque joueur a deux bandes scratchées de chaque côté de ses hanches. Les règles sont alors les mêmes qu’au touch-footy mais au lieu de seulement toucher l’adversaire pour l’arrêter, il faut arracher l’une des bandes.
Loan s’est essayé à ce jeu dont les règles lui étaient inconnues. « You’re a natural » lui ont dit les joueurs de Higginsville après avoir remporté les matchs. Tuto comment faire ses preuves auprès des australiens : boire des bières, gagner au footy et retourner boire des bières pour fêter ça !
Sacré weekend !
Plusieurs fois dans le weekend, Loan et moi nous sommes regardés en nous demandant dans quel monde nous avons fini pommés au fin fond du bush dans une immense réunion de famille australienne à jouer a des jeux dont on ne connait pas même les règles, à courir après les émeus, à prendre une douche sous les étoiles, à chanter des chansons australiennes dont on ne connait pas les paroles. Drôle et insensé, nous avons vécu pleinement l’instant en nous sentant à part entière d’une Aussie family.
Comment avoir peur de partir à l’inconnu quand il peut ressembler à ça ?
Waouuu ça donne envie d’entrer dans leur famille ! Les couleurs intenses sont très belles
Wouais, je veux essayer le tag-footy