Voyager seule est l’une des plus belles choses qui me soit arrivée dans la vie. Je ne me lasserai jamais de ces sensations de liberté, de plénitude, de calme qui règnent en moi alors que je pars à la découverte du monde avec seulement mon sac à dos et mon appareil photo. Dans cet article, je veux alors vous partager le bonheur d’avoir lâché prise sur la vie et d’avoir plongé dans cette aventure extraordinaire. Peut-être qu’après avoir lu ça, vous vous lancerez à votre tour, qui sait :).
Se lancer
Selon moi, le plus dur n’est pas le fait d’être seule en voyage, mais de faire le premier pas dans cette aventure pouvant être si terrifiante. Se lancer dans cet inconnu vertigineux sans avoir rien ni personne sur qui s’appuyer. Être livrée à soi-même. Être seule face au stress et à l’appréhension que peut engendrer un départ loin de son chez-soi. Oser prendre ce billet d’avion qui nous tente depuis si longtemps, même si personne ne veut nous suivre dans ce projet de folie.
Le conseil que je peux vous donner est de faire taire votre mental. Le mental est très utile dans plein de situations comme fuir quand on est poursuivi par un ours brun dans les Pyrénées ou remonter à la surface pour prendre sa respiration quand on fait de l’apnée dans la mer Méditerranée. Mais dans d’autres situations, on lui accorde bien souvent une place trop importante. Il agit pour notre survie lorsqu’il se sent en danger. Il va alors imaginer tout type de risque pouvant causer notre perte. But, spoiler alerte : la solitude, bien qu’effrayante, ne tue pas. Alors, faisons taire cette petite voix un peu trop terre à terre et lançons-nous à la conquête du monde.
Il y a une situation que je me remémore très souvent où j’ai totalement bloqué mon mental pour faire ce que je voulais faire : le saut à l’élastique. Imaginez-vous au bord d’un pont. Devant vous, le vide. Un vide profond, vertigineux, angoissant. Vous savez que si cette corde n’était pas attachée autour de vos hanches, vous mourriez en vous écrasant sur le sol. Votre mental ne prend pas l’existence de cette corde en compte. Un… Pour lui, sauter c’est mourir. Deux… C’est à ce moment-là que je l’ai réellement fait taire pour la première fois. Trois… J’ai sauté.
Cependant, je pense que sauter à l’élastique présente plus de risque mortel que prendre un billet d’avion/train/bus pour partir seul en voyage. Alors, qu’attendez-vous ? Sautez !
Se découvrir
Au-delà de la peur de la solitude, il y a aussi cette peur rationnelle bien qu’inévitable de se retrouver face à soi-même. Beaucoup de personnes s’évitent elles-mêmes. Musique dans les oreilles. Constamment entourées. Toujours occupées. Se faire face est déstabilisant et effrayant. Alors lorsqu’on sait que voyager seul peut permettre à la petite voix à l’intérieur de nous de se faire entendre, on réfléchit à deux fois avant de se lancer. Être face à soi-même peut être une réelle source d’angoisse et pourtant, il n’y a aucun cadeau plus beau et enrichissant que l’on peut s’offrir.
En discutant avec moi-même, je me suis autorisée à me connaitre. J’ai découvert alors ce que j’aimais ou ce que je n’aimais pas. J’ai réalisé les choses que je faisais par plaisir ou pour faire plaisir aux autres. J’ai pris conscience de ce que je faisais par mimétisme pour rentrer dans le moule et ce que je faisais par élan du cœur. J’ai pris du recul sur les situations passées en comprenant et analysant pourquoi j’ai agi comme ça, mais aussi sur les situations présentes en mettant un terme à tout ce qui ne me correspondait plus. J’ai alors appris à m’aimer et à me respecter. À faire les choses pour moi.
Ça peut paraitre ridicule, obsolète ou même utopique, et pourtant le voyage intérieur que nous réalisons en voyageant dans le monde est réel et sans égal. Et puis, quand on y réfléchit, it makes total sens. Voyager seul est synonyme de sortir de sa zone de confort. On découvre alors des parties de nous qui jamais auparavant n’avaient ressenti le besoin de s’exprimer. La routine et le confort entretiennent un nous que l’on connait et que l’on a apprivoisé au fil des années. Mais si on ose se mettre en danger, on se rend compte que l’on est tellement plus que ce qu’on croyait.
Les autres nous peuvent alors prendre leur place à leur tour.
On n'est jamais vraiment seul
Je pense que l’humain n’est pas fait pour être seul. Comme Aristote disait « l’homme est un être sociable ». C’est pour cette raison que partir seul à l’étranger est une telle épreuve. Nous avons besoin de contact, d’échange, de partage. Il n’y a rien de plus beau et réconfortant que de regarder un paysage à couper le souffle avec des gens que l’on aime. Être connecté à une personne par un souvenir inoubliable. Qui nous aidera à nous souvenir de ce moment incroyable vécut à un instant T si on est seul ?
Seulement, on n’est jamais vraiment seul… À part si c’est une décision que l’on prend, il est impossible de ne pas arriver à faire de rencontres. Particulièrement en Australie, les rues, villes, villages grouillent de backpackers des pays du monde entier. Seuls ou accompagnés, ils sont tous plus ou moins ouverts à faire des rencontres et partager un bout de route avec quelqu’un. Auberges de jeunesse, travail, soirées, tout est un prétexte aux rencontres.
Des rencontres spéciales
J’ai remarqué que les rencontres à l’étranger sont totalement différentes de celles qu’on peut faire en France.
En France, les gens sont dans leur train-train quotidien. Ils ont leur groupe d’amis. Ils ont leur bar fétiche. Ils ont leurs habitudes hebdomadaires. Ils ne sont pas forcément intéressés par un quelconque changement. Ils sont dans leur zone de confort et s’y sentent très bien.
En voyage, les gens sont hors de leur zone de confort. Ils ont fait le choix de s’ouvrir au monde et par extension, s’ouvrir aux autres. C’est alors qu’une personne rencontrée il y a une heure peut devenir la personne avec qui vous avez le plus d’affinité dans votre vie. Je pense que c’est parce qu’on a l’impression que rien ne compte lorsqu’on est loin de notre terre natale. Comme si on avait mis notre vie en pause (bien que pour moi, je l’ai plutôt mise en play) et que, quoi que l’on fasse, ça n’a pas d’importance. Alors on s’ouvre plus et plus vite et on crée des liens puissants et significatifs sans même s’en rendre compte.
Les gens n’essayent pas de rentrer dans des cases, de plaire, d’être quelqu’un d’autre. Ils veulent seulement profiter de leur liberté avant « le retour à la réalité », sans se prendre la tête, sans se poser mille questions. Les relations sont légères. On peut être nous-même sans avoir peur du jugement. Je pense qu’on a tous fait le choix de partir à l’autre bout du monde parce qu’on ne rentrait pas dans les cases imposées par la société. Que ce soit un pétage de plombs, une prise de conscience ou une volonté de changer de vie, la finalité reste la même : l’émancipation. Fuir des responsabilités imposées. Prendre du recul sur une vie toute tracée qui ne nous correspond pas. Retrouver la liberté d’une âme d’enfant.
Ce contexte créé des moments magiques, des rencontres signifiantes et une vie trépidante.
L'indépendance
Je pense qu’on aspire tous à l’indépendance qu’elle soit financière, affective ou matérielle. Le fait de se sentir libre sans rien devoir à personne n’a pas de prix. Selon moi, le voyage apporte cela plus vite que n’importe quelles autres situations. En effet, en se retrouvant livré à soi-même, on n’a pas tant le choix d’apprendre à se débrouiller seul. Oui, les débuts peuvent être violents et parsemés d’erreur, mais le résultat en vaut la peine. L’indépendance pour moi est synonyme de liberté. Et rien n’est égal à la liberté.
J’avais un très mauvais sens de l’orientation. Dès que j’empruntais un nouveau chemin, j’étais perdue et ne retrouvais pas ma route. Je peux affirmer avec fierté que, aujourd’hui, c’est un défaut révolu ! Ne pouvant compter que sur mon GPS et moi-même, j’ai développé des skills improbables en termes d’orientation. Je peux aller d’un point A à un point B les yeux bandés ! (Non, je rigole, je n’en suis pas encore là…). En tous cas, je n’en serais pas là si j’avais été accompagné parce que j’ai toujours préféré compter sur mes amis qui avaient déjà cette capacité acquise.
Safety or adventure ?
Pour faire un petit topo du voyage solo, je dirais que c’est une situation d’inconfort pendant un temps. On doit faire taire notre mental qui nous crie mille et une possibilités de mort si on écoute la voix de la « folie ». On se retrouve face à soi-même. On en apprend beaucoup sur nous ce qui peut être terrifiant. On fait face à des situations qu’on ne sait pas forcément gérer. Tout est inconnu, nouveau, mystérieux, incompréhensible, énigmatique. Mais tout est aussi profond, significatif, magique, puissant. Alors, choisirez-vous la voie de la sécurité ou celle de l’aventure ?
incroyable cet article, j’ai envie de le pin pour le lire de temps en temps quand mon mental prend trop de place. Je suis vraiment trop fan