Quite unexpected but so thrilling !
Alors que je rencontre des petites complications dans mon traffic control adventure, je tente de postuler ailleurs sans grande conviction étant donné que des centaines de backpackers cherchent chaque jour, en vain. Après quelques jours de recherche, je tombe sur cette annonce Gumtree (Leboncoin australien) d’un hôtel à Cairns qui recherchent une personne multifonction pour faire du gardening, du bartending et du housekeeping. Le luxe de pouvoir toucher à plein de domaines en un seul job me plait énormément, alors sans plus attendre, j’envoie un message.
Entre-temps, je parle avec un français qui avait posté une annonce sur Facebook en déclarant que son entreprise, basée à Tully (2 heures au sud de Cairns) employait. Il m’explique que le job consiste à laver de gros camions. Mais ce qui m’a le plus intéressé, c’est lorsqu’il m’a dit que les patrons nous apprenaient aussi à les conduire. Quelle aubaine pour l’expérience, mais aussi pour les mines ! N’ayant encore aucune réponse de l’hôtel, je déclare « I’m in, mate ! ». Mon départ est alors prévu pour la fin de la semaine suivante.
Le même jour, l’hôtel de Cairns me rappelle. Le patron m’explique que je serais nourrie, logée et que je travaillerais entre 35 et 40 heures par semaine. Le rêve ! Je me retrouve tiraillée entre deux jobs qui ont chacun leur pour et leur contre alors qu’il y a une semaine de ça, je désespérais de n’en trouver aucun. Je décide tout de même de partir sur l’option des camions tant l’idée d’apprendre à les conduire m’excitait et tant l’envie de partir de Cairns était devenu un besoin.
Mais le dimanche soir, alors que je m’apprête à profiter d’une de mes dernières soirées à Cairns avec mes amis, je reçois un mail. C’est le patron de l’hôtel de Cairns. Il me remercie pour l’appel de la veille et m’expose par la suite les clauses du contrat pour le job de « all rounder » (polyvalent). Cependant, un paragraphe catch my attention : « Comment accéder à notre île paradisiaque ? ». Je relis le mail attentivement et je me rends compte que l’hôtel n’est pas du tout à Cairns, mais il se situe sur une petite île appelée Thursday Island. Le nom me dit quelque chose, mais je n’arrive pas à la situer sur le pays. Lorsque je regarde sur Google maps, je me rends compte que c’est l’un des points les plus au nord de l’Australie. Je me rappelle alors qu’il y a quelques mois de ça, je m’étais dit que j’adorerais monter tout là-haut, là où personne ne semble aller, cet endroit dont personne ne parle. Le mail explique que je commencerais le plus vite possible et que si j’acceptais définitivement le job, je n’avais qu’à répondre à ce mail. Croyez-le ou non, j’ai tout de même hésité tant j’avais envie d’apprendre à conduire des camions.
Cependant, l’appel de l’aventure a été plus fort que celui des poids lourds. Alors, j’accepte l’offre, je prends mon billet d’avion pour le samedi d’après et je continue à faire la fête avec mes amis non sans en avoir perdu ma voix. J’étais bouche bée devant l’opportunité qui s’offrait à moi.
Vous allez me dire « Et ta voiture, Lucine ??? ». Très bonne question ! J’ai d’abord voulu conduire jusqu’à la pointe de l’Australie (Seisia) pour ensuite prendre un ferry là-bas, mais lorsque j’ai vu qu’il y avait 13 heures de route, à faire seule, dans des chemins en terre complètement détruits par la wet season, I backed up. Bien heureusement, j’ai rencontré de vrais amis pendant ce mois à Cairns. Je leur ai alors laissé ma voiture en toute confiance, sachant qu’elle allait être chouchoutée et dorlotée.
Le samedi suivant, j’ai fait mes au revoir à mes amis, à ma voiture, à cette ville qui m’a hébergé pendant 5 semaines. Une hâte inexplicable bouillonnait en moi. J’étais de retour dans ce flou excitant vis-à-vis du futur. Cette adrénaline émoustillante composée d’un mélange de peur et d’euphorie. Le plus dur était de ne pas avoir d’attente. Forcément, lorsqu’on se dit qu’on va sur une île paradisiaque, on a tous des images d’une eau bleu clair transparente, de dauphins faisant leur show au bord des plages, du soleil brulant agréablement la peau tout en étant allongé sur un transat avec un sex on the beach à la main (je crois que j’ai un peu oublié que j’y allais pour travailler…). Seulement, les attentes accentuent la déception. Alors j’ai tenté de seulement partir dans l’optique de renflouer les comptes et rien de plus.
The Australian dream commence dans l’avion alors qu’il survole la barrière de corail tout le long du voyage. Il continue alors qu’il arrive au-dessus des îles du détroit de Torres (groupe d’îles où se situe, entre autres, Thursday Island) où j’arrive à peine à détourner mon regard du hublot tant le paysage est à couper le souffle. Il s’éternise dans le ferry direction Thursday Island où l’eau s’avère être d’un bleu encore plus beau que dans mon imagination. Il se concrétise sur Thursday Island où le mot « paradisiaque » prend tout son sens.
À suivre…